Le soja se fait de plus en plus rare au Cameroun laissant aux abois des consommateurs locaux, à cause des exportations massives de cette denrée vers le Nigeria. Des informations recueillies dans les bassins de production des acteurs de la filière des oléagineux ont révélé les difficultés d’approvisionnement à travers le pays.
C’est le cas notamment de de la société Soyobeans processing industry of Cameroon (SOPROICAM) une unité de transformation de soja en matière première qui rencontre « de gros soucis » du fait de l’exportation massive de la production locale vers le Nigeria.
Malgré les investissements consentis par cette entreprise agro-industrielle dans l’encadrement des producteurs et la mise à disposition des intrants, ces producteurs n’hésitent pas à vendre leur production à des commerçants nigérians qui écument les marchés camerounais, et proposent aux producteurs des prix nettement plus attractifs.
«C’est une bonne chose pour le paysan. Mais, ce sont les devises qui sortent du pays. Il faut transformer ce soja, le marché local en a besoin. L’Etat veut promouvoir l’élevage. Pour y parvenir, il faut le tourteau qui participe, en grande partie, dans l’alimentation et la production du bétail», a déclaré le directeur générale de SOPROICAM, Yves Kollo Atangana.
Cette unité agro-industrielle installée dans la localité de Yato, près de la ville de Douala ambitionne, à terme, de produire 50 tonnes d’huile de soja par jour voit ses activités en baisse, d’où l’appel en direction des pouvoirs publics pour lutter contre « ces exportations sauvages qui mettent à mal, l’économie nationale ».