Pour l’économiste spécialiste des finances publiques le Cameroun doit assainir sa gestion au lieu de s’endetter.
Pour la réalisation de ses multiples projets le Cameroun est à la recherche des fonds. Ce qui explique qu’il soit entrain de contracter des dettes. Des dettes qui pour le quotidien Mutations édition du 20 juillet 2017 prend du volume au fil des jours. D’ailleurs le 28 juin 2017 la Caisse autonome d’amortissement (Caa) a révélé que celle-ci s’élève à 5 383 milliards de FCFA. Ce qui représente 30,3% du Produit intérieur brut (Pib). Rencontré par le quotidien pour parler des finances du Cameroun, l’économiste spécialiste des finances publiques Ariel Ngnitedem pense que l’endettement est la voie de la facilité.
Sur le fait que les autorités camerounaises pensent qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour la dette du Cameroun estimée à 5 383 milliards de FCFA au mois de mai 2017, selon les derniers chiffres, l’économiste pense que «au plan de la solvabilité, le Gouvernement a effectivement raison. Parce que le Cameroun n’a pas encore accumulé d’arriérés sur la dette extérieure qui connait à ce jour un taux de couverture de 100%. Par contre il y a des arriérés sur la dette intérieure. Et c’est inquiétant dans la mesure où le service de la dette qui était prévu pour la dette intérieure et qui s’élève à plus de 100 milliards de FCFA au premier trimestre 2017 n’a été couvert qu’à 49%. D’après le Ministre des Finances, le paiement de la dette intérieure a régressé de 165,7 milliards, passant de 198 milliards de FCFA à fin mars 2016 à 32 milliards de FCFA au cours du premier trimestre 2017. Donc en 2017, on n’a payé que 32,3 milliards de FCFA au titre de la dette intérieure contre 198 milliards de FCFA à la même période en 2016. Cela est problématique parce que la dette intérieure est due aux opérations économiques locales et cela impacte directement la Pme camerounaise, la création d’emplois et partant la lutte contre la pauvreté».
A la question de savoir si le Cameroun peut avoir recours à un moyen autre que l’endettement, l’économiste répond «le recours à l’endettement n’est manifestement pas le seul moyen de financer les projets d’investissement public. Il existe bel et bien d’autres moyens de financement que les Etats modernes peuvent utiliser pour financer différents projets. Il s’agit des partenariats avec les autres acteurs de développement et notamment les collectivités locales et le secteur privé».