Douala-Ndjamena: l’absence de fret ralenti le transport des marchandises

Corridor Ndjamena Et Douala Un effondrement sur le tronçon Ngaoundéré-Dang rend difficile le convoiement des marchandises

Wed, 27 Sep 2017 Source: investiraucameroun.com

Le 16 septembre 2017, le bloc technique d’une buse s’est affaissé dans la localité d’Ebomé, située sur la route Yaoundé-Douala, qui relie les deux capitales camerounaises, et fait partie des corridors Douala-Ndjamena et Douala-Bangui. Depuis le 25 septembre dernier, un effondrement sur le tronçon Ngaoundéré-Dang, dans la partie septentrionale du Cameroun, rend difficile le convoiement des marchandises vers Kousseri, ville camerounaise frontalière à Ndjamena, la capitale tchadienne.

Bien avant la survenue de ces deux incidents, qui ont un impact encore plus notable sur l’activité de transport sur le corridor Douala-Ndjamena, sur lequel transitent environ 340 milliards de francs Cfa de marchandises tchadiennes chaque année, selon la douane camerounaise ; le trafic sur ce corridor, dont une partie permet également de desservir la République centrafricaine, était déjà devenu un véritable casse-tête chinois.

«Le mauvais état de la route entre Maroua et Kousseri nous oblige désormais à prendre une voie de contournement. Nous prenons la bretelle qui va de Touboro pour le Sud du Tchad, et remonte à Ndjamena. Ce qui occasionne un retard énorme sur les délais de livraison des marchandises. Entre Maroua et Kousseri, c’est moins de 800 km. Mais, en contournant par le Tchad, on fait presque le double.», révèle Alhadji Ousmanou, un responsable de l’Organisation des transporteurs terrestres du Cameroun (Ottc), qui s’est confié au trihebdomadaire régional l’œil du Sahel.

A en croire notre source, au-delà du mauvais état de la route par endroit, situation qui occasionne des pertes importantes pour les transporteurs, les importateurs et les exportateurs, l’activité tourne de plus en plus au ralenti sur le corridor Douala-Ndjamena, à cause de l’absence du fret. «Vous avez beau avoir votre camion, régularisé votre situation fiscale, avoir tout le carburant nécessaire, mais quand vous n’avez rien à transporter, c’est très compliqué (…) Il y a des transporteurs qui peuvent charger à Douala pour Kousseri, mais qui sont incapables de faire rentrer leurs camions, parce que contraints de retourner à vide et ne pouvant plus assumer les charges.», explique Alhadji Ousmanou.

Cette absence de fret, que l’on peut en partie expliquer par le ralentissement des activités économiques au Tchad, du fait de la crise des prix du pétrole brut que subit ce petit émirat pétrolier (les recettes pétrolières représentent plus de 70% des recettes publiques, selon la commission de la Cemac), avait déjà été dénoncée, il y a quelques mois, par la plateforme syndicale des professionnels du transport routier.

Mais, ce regroupement corporatiste, lui, mettait à l’index des transporteurs «clandestins», qui contrôlent actuellement environ 45% du fret terrestre sur le territoire camerounais.

Source: investiraucameroun.com