Pour mener une bonne activité de pêche, les pêcheurs de Youpwe passent une semaine à l’eau.
Un samedi pas comme les autres, au lieu-dit Youpwe situé à Bonapriso dans l’arrondissement de Douala 1er, région du littoral. Il est 8h06 ce 30 septembre 2017, des pirogues sont au bord de l’eau. Les odeurs de poissons parfument cet espace atypique.
A l’arrivée du reporter, un pêcheur sur le point de partir. Dernières vérifications de l’embarcation pour son séjour à l’eau. Pendant ce temps, un jeune garçon fait le plein de son frigo avec des glaces.
Que quoi conserver en parfait état les poissons sur l’eau jusqu’au retour a Youpwe. Un sac de glace est vendu à 2 500 F cfa. Un investissement nécessaire pour un bon retour sur l’effort de mer.
Préalables
L’activité nécessite quelques préalables. Les outils sans lesquels la pêche n’est possible sont : la pirogue, le filet et la glace. Les pirogues que les pêcheurs utilisent la plupart du temps sont les petites barques sans moteur. Lesquelles peuvent néanmoins être adaptées en installant un moteur pour plus de puissance et rattraper le modernisme.
Une semaine de pêche
Thomas Blade, pêcheur, fait savoir que tout dépend de la durée de la glace.
« Une semaine c’est le temps que nous pêcheurs mettons à l’eau pour mener une bonne activité de pêche. Avec deux sacs de glace on peut faire quatre ou cinq jours. On part le lundi et on revient dimanche de la même semaine. Dès que la glace fini on fait demi tour pour que le poisson ne se gâte pas » confie t-il.
La durée que le filet soit immerge dans l’eau n’est pas connu. Robert Yangvang, pêcheur de Youpwe, fait remarquer que chacun a sa stratégie pour jeter le filet à l’eau.
« Tout dépend de la façon dont le pêcheur lance le filet dans l’eau. Tu peux jeter le filet à l’eau, ça peut faire une heure, un autre pêcheur fait une heure et demi bref il y’a pas de durée fixe pour remonter le filet à la surface », affirme t-il. Les pêcheurs y vont de savoir-faire parfois hérité des aîné dans le métier.
Activité rentable
Le métier malgré ses aléas n’est pas si ingrat. Un tour de filet retiré de l’eau attrape en moyenne une quantité de poisson pouvant s’évaluer en moyenne à la somme de 10 000 Fcfa. Une bonne prise équivaut a un bon revenu à la vente.
« On ne peut pas compter le nombre de poisson qu’on peut pêcher directement. Par un tour de filet on peut estimer à 50 000. Mais le bas prix est de 10 000 Ccfa », révèle Robert Yangvang. Si la semaine est fructueuse, le pêcheur peut encaisser jusqu’à 100 000 FCFA selon les témoignages de certains.
Concurrence chinoise
La principale difficulté que rencontrent ces pêcheurs de Youpwe, est la rude concurrence sur l’eau avec les pêcheurs chinois. Ces derniers pêchent de façon abondante et illicite au point ou les poissons se font rares. Robert Yangvang, explique :
« avant on pouvait se déplacer a deux km d’ici pour aller pêcher mais depuis que les chinois sont la, ça devient de plus en plus compliquer pour nous. Aujourd’hui on peut aller jusqu’à 40 km de Youpwe ».
Les risques sont nombreux. Pendant la saison pluvieuse, le courant du vent renverse souvent la pirogue.
« Lorsqu’il y a trop les vagues et que vous n’êtes pas chanceux, ça peut casser la barque. Il peut arriver que le bateau enfouit sous l’eau coupe le filet. Par conséquent un pêcheur peut rentrer sans son filet ».
De quoi alerter sur les pratiques de pêche des chinois et l’impact néfaste sur l’écosystème aloétique.