L’interdiction date d’avril 2014. Mais les emballages plastiques non biodégradables résistent toujours à leur interdiction. Les tout-premiers jours où les commerçants rechignaient d’emballer des produits dans ces derniers sous peine de sanctions, sont visiblement révolus.
Sur les marchés, le constat est plutôt alarmant. A Douala, les emballages plastiques prohibés (inferieurs à 60 microns) ont refait surface sous le regard impuissant des autorités. De couleur blanche ou noire, ces plastiques de petite taille se portent bien.
Et pour cause, des commerçants sans scrupule continuent à s’en procurer dans les marchés parallèles pour emballer, sans contrepartie financière de leur clientèle, les produits de consommation courante tels le riz, arachide, etc.
Sur les raisons de cette résistance, les commerçants rencontrés dans les différents marchés, petites surfaces et boutiques de la capitale économique évoquent entre autres, le faible pouvoir d’achat de leur clientèle, ainsi que le coût relativement élevé (50 Fcfa au moins par pièce) des emballages plastiques biodégradables autorisés. La mesure de cette interdiction avait pourtant été prise quatre ans avant.
Non sans créer des grincements de dents entre les pouvoirs publics et les operateurs de ce secteur. En effet, le ministre de l’Environnement, Pierre Hélé, avait rendu public le 13 février 2013, un communiqué rappelant que « sont formellement interdits sur l’étendue du territoire national la fabrication, la détention, la commercialisation ou la distribution à titre gratuit des emballages plastiques non biodégradables à basse densité, ainsi que les granulés servant à leur fabrication ».
Ce communiqué rappelait par ailleurs que les opérations de tri, de collecte, de transport et de stockage des déchets sont soumises à la délivrance d’une autorisation du ministère de l’Environnement, de même que la fabrication, l’importation, la commercialisation et la distribution des emballages non biodégradables et des équipements électriques et électro niques.
En réalité, c’est depuis la signature d’un arrêté daté du 24 octobre 2012 relatif à la réglementation de la fabrication, de l’importation et de la commercialisation des emballages non biodégradables que cette mesure d’interdiction avait été prise.
Un moratoire de deux ans avait par ailleurs été concédé aux operateurs de cette filière pour augmenter le volume des emballages à 60 microns. La plupart des operateurs s’étaient conformés à cette nouvelle donne.
Sauf qu’entretemps, les filières de contrebande des produits non conformes, alimentées par des operateurs économiques véreux continuent de prospérer et d’introduire ces emballages plastiques dans notre pays, en dépit de quelques saisies opérées par les services douaniers.