Douanes/Douala: nouvelles révélations sur la garde à vue des responsables

L’interrogation persiste

Mon, 4 Oct 2021 Source: Mutations

Pour avoir saisi 60 Kilogrammes en voie d’être exporté du Cameroun, le chef de secteur commercial et le chef de subdivision commerciale-Aéroport de ce corps séjournent depuis le 2 octobre à la prison centrale de Douala

L’interrogation persiste. Pourquoi incarcérer des individus qui ont défendu l’intérêt de la nation ? Depuis le 2 octobre dernier, le chef de secteur des douanes de Littoral II, Sophrey Hamilton, et le chef de subdivision commerciale des douanes de Douala Aéroport, Ngha Nfor, ont été déférés à la prison centrale de Douala (Newbell). ils ont été interpelés pour avoir saisi de l’or à l’aéroport international de Douala en 2019.

Pourtant, pour leur acte de « bravoure », dit-on, le ministre des Mines, de l’industrie et du Développement technologique a adressé au président de la Commission spéciale chargée du constat, de l’expertise et de l’évaluation des Lingots d’or saisis le 03 août 2019 à l’aéroport international de Douala, une lettre de félicitation pour cette action menée par son personnel.

« En date du 03 août 2019(…), écrit-il, vos éléments de la subdivision commerciale de Douala-Aéroport, du secteur des douanes du Littoral 11, ont participé avec une contribution significative à l’opération qui a conduit à la saisie au pied d’un avion de la compagnie Ethiopian Airlines, d’environ soixante (60) kilogrammes d’or en voie d’exportation illégale à destination de Dubaï via Addis-Abeba en Ethiopie ».

« Grâce à votre travail, rappelle le ministre, les mis en cause se sont acquittés auprès du Trésor public, de la somme de neuf cent un millions huit cent dix mille deux cent soixante-dix-sept Fcfa, représentant les conséquences de la saisie aux plans minier, fiscal et douanier ». Cette action salutaire, expliquait, le minmidt, est intervenue dans un contexte marqué par une récession économique mondiale suite à la pandémie du COVID-19 qui a impacté négativement l’économie camerounaise.

A ce sujet, a rappelé Gabriel Dodo Ndoke, « je joins ma voie à celle du ministre des Finances, Co-président de la commission spéciale chargée du constat, de l’expertise et de l’évaluation des lingots d’or saisis le 03 août 2019 à l’aéroport de Douala, non seulement pour vous féliciter pour le travail accompli, mais également pour vous encourager à poursuivre vos actions sur le terrain avec abnégation et dévouement, afin de garantir l’intérêt général de notre pays, le Cameroun ».

Curieusement, ces agents célébrés, il y a quelque temps, ont été convoqués au tribunal de première instance de Douala-Bonanjo. Le 23 septembre, dans l’une de ses correspondances, le ministre délégué auprès du ministère des Finances a condamné ce fait “antipodique”, dit-on, à l’acte posé.

Selon Yaouba Abdoulaye, toute la procédure relative à ces saisies, en liaison avec le ministère chargé des Mines, a été diligentée non seulement suivant ses instructions directes, mais également, en conformité avec les dispositions du code des douanes Cemac. Par conséquent, toutes questions ou interrogations relatives au traitement desdits dossiers doivent être référées directement au chef du département ministériel (division des affaires juridiques).

Pour mémoire, le 03 août 2019, les agents de la subdivision commerciale de l’Aéroport de Douala ont saisi une marchandise d’environ 60 kilogrammes assimilable à de l’or lors d’une tentative d’exportation en contrebande. Concrètement lesdits agents ont surpris un employé de la Ethiopian Airlines, le nommé N. M. Dickson, s’activant pour faire.embarquer cette cargaison minutieusement cachée dans les couvertures destinées aux passagers dans l’aéronef. Comme le prévoient les dispositions des articles 298, 299, 386, 387, 394, 403, 406 et suivants du code des douanes Cemac, un procès-verbal a été aussitôt dressé et signé par les verbalisateurs, apprend-on.

Les poursuites ont dès lors été engagées contre ladite compagnie qui a fait intervenir l’ambassadeur d’Éthiopie que le ministre des Finances a reçu en audience. Par ailleurs, le ministère des Finances a saisi le ministère de la Justice pour solliciter la confiscation de cette cargaison afin de renforcer les réserves d’or du Cameroun. Cette requête n’a pas eu de suite à date, dit-on.

Source: Mutations