Duel de mastodontes autour du pétrole et du gaz camerounais

Duel De Mastodontes Gaz Duel de mastodontes autour du pétrole et du gaz camerounais

Wed, 8 Feb 2017 Source: apanews.net

L’opérateur britannique Bowleven PLC, qui opère dans les champs pétroliers et gaziers offshore camerounais de Bomono et d’Etindé, a mis en garde ses actionnaires contre la tentative d’offre publique d’achat (OPA) de son actionnaire Crown Ocean Capital (COC), une holding d'investissement privé basée à Monaco et qui détient11% de son capital.

Ainsi, l’opérateur a appelé à «voter contre toutes les résolutions» de la holding avant d’inviter les actionnaires à «soutenir leur conseil d'administration et à ne prendre aucune mesure immédiate en ce qui concerne leurs avoirs».

Dans un communiqué publié mercredi, l’opérateur affirme que son associé a l'intention de prendre le contrôle de l’entreprise sans payer le juste prix et n'a, de surcroît, aucune stratégie crédible pour maximiser la valeur des actifs clés de la société sur ces deux champs.

«L'intention déclarée du COC est de convertir Bowleven en une société de portefeuille, de retirer les liquidités du bilan de Bowleven et de le laisser dans une position précaire qui pourrait ne pas être en mesure de financer l'investissement nécessaire pour réaliser une valeur totale ou partielle de ses actifs au Cameroun, toute chose qui affaiblirait considérablement sa position de négociation.»

Le Monégasque, insiste le communiqué, a l'intention de remplacer le conseil d’administration existant et d’y nommer ses propres hommes que sont Eli Chahin et Christopher Ashworth, plaçant ainsi la direction de la société sous le contrôle d'un seul actionnaire minoritaire, sans qu'aucun autre administrateur indépendant ne soit en mesure de représenter les intérêts des actionnaires.

Selon le président du conseil, Billy Allan, il s’agit d’«un moyen de transformer Bowleven en un distributeur de billets» pour les administrateurs, tout en prenant le contrôle de la Commission alors que le COC «n'a absolument aucun mérite».

Il s'agit, dénonce Bowleven, d'une tentative de management «exceptionnellement mauvaise» qui ambitionne de confier la direction de l'entreprise à des personnes nommées par le COC, et qui élimine toutes les garanties de gouvernance pour les autres actionnaires, amenant alors le conseil d’administration à perdre les relations vitales avec le gouvernement camerounais pour faire progresser les actifs et réaliser la valeur, pour finalement perdre toute son expérience pertinente en matière de pétrole et de gaz ainsi que les relations avec le secteur industriel du pays.

En une année de partenariat, le COC a affiché «une incohérence totale» dans son approche en essayant notamment d’imposer de nouveaux administrateurs non exécutifs avec des procédures juridiques «défectueuses», et en essayant de limoger tous les membres du conseil d’administration à l'exception du chef d'exploitation, David Clarkson.

Bowleven, qui revendique «un bilan solide» avec 95 millions de dollars de trésorerie au 31 décembre 2016 et aucune dette, accuse aussi son désormais adversaire d’avoir bloqué la restitution de l'excédent de trésorerie aux actionnaires, dans le cadre de son programme de rachat d'actions.

En décembre dernier, Crown Ocean, qui se disait insatisfait des dividendes que lui verse Bowleven, a tenté le forcing en convoquant une assemblée générale de son partenaire afin de révoquer six de ses administrateurs pour les remplacer par des hommes réputés «intègres» et revoir la stratégie du groupe.

Source: apanews.net