Le Fonds d’investissement britannique Actis, concessionnaire du service public de l’électricité au Cameroun à travers sa filiale locale Electricity of Cameroun (Eneo) née des cendres de la défunte AES Sonel du groupe américain AES Sirocco, a annoncé le 14 septembre dernier avoir vendu à un consortium anglo-norvégien contrôlé par le fonds norvégien Norfund et l’institution de financement britannique Cdc Group, la totalité de ses actifs dans Globeleq Africa, autre filiale du fonds britannique, spécialisée dans la production indépendante de l’énergie électrique.
L’information, contenu dans le quotidien à capitaux privés Mutations, dans son édition du 16 septembre 2015, précise que le Fonds d’investissement britannique Actis, propriétaire à 56% de Eneo, est également propriétaire de 100% des parts de Globeleq Africa qui gérait pour son compte au Cameroun les centrales à gaz de Kribi et à fuel lourd de Dibamba d’une capacité cumulée de 302 Mégawatts.
Ainsi donc, pour 227 millions de dollars US soit environ 125 milliards FCFA, le consortium Nordfund-Cdc fait son entrée dans le secteur énergétique camerounais, notamment celui des centrales électrique, à la faveur du désengagement d’Actis qui, précise encore le journal Mutations dans ses colonnes, « se retire et cède l’ensemble des actifs de Globeleq Africa sur le continent (Côte d’Ivoire, Afrique du Sud, Kenya, Tanzanie, Ndlr) au consortium Norfund-Cdc ».
La session des deux centrales électriques par Actis intervient en réalité, souligne le journal, en droite ligne avec l’adoption et la promulgation de la loi n° 2011/022 du 14 décembre 2011 régissant le secteur de l’électricité, notamment à travers l’avenant N°2 du contrat cadre de concession liant depuis le 7 août dernier l’Etat du Cameroun à Actis.
De ce fait, Eneo perd son monopole jusqu’ici totale sur toute la chaîne de production, transport et commercialisation de l’énergie électrique au Cameroun, passant d’un parc de 39 centrales à 37, pour une capacité de production passant de 999 Mw à 697 Mw.
Reste à attendre de juger le maçon au pied du mur pour voir dans les prochains mois si ce changement d’acteurs permettra aux populations dépendant des 302 Mw de ces deux centrales à gaz et à fuel lourd de disposer d’une énergie électrique plus stable.