Ecobank arrête son expansion continentale

Le groupe souhaite maintenant mettre l’accent sur l’amélioration des produits et services dans ses 36 filiales, tout en poursuivant le renforcement de la gouvernance.

Pour leur 27e assemblée générale annuelle, c'est à Dar-es-Salaam en Tanzanie que les actionnaires du groupe Ecobank se sont retrouvés le vendredi 19 juin dernier pour approuver les comptes de l'exercice clos au 31 décembre 2014 et adopter les nouvelles résolutions prises par le conseil d'administration. Au-delà du désir de démontrer son essence panafricaine, le choix de Dar-es-Salaam a surtout été considéré par certains actionnaires du groupe comme un acte de souveraineté.

Si les performances de la banque panafricaine ont fait l’unanimité, le non-versement des dividendes, la gouvernance, l’oppression des actionnaires minoritaires, l’affaire Thierry Tanoh sont autant de préoccupations qui ont été soulevées durant les travaux tenus dans le Centre de convention internationale Julius Nyerere et conduits par le président du conseil d’administration, Emmanuel Ikazoboh.

Sur les résultats 2014

Au 31 décembre 2014, le groupe Ecobank a enregistré un total de bilan de 24,2 milliards de dollars, soit plus de 12 000 milliards de F et des capitaux propres de 2,7 milliards dollars, soit près de 1400 milliards de F. Pour le PCA qui a présenté ces résultats à l’ouverture des travaux, le groupe a accompli durant l’exercice écoulé, des progrès significatifs dans le contrôle interne et la gouvernance. « Nous avons renforcé nos instruments de gouvernance et j’insiste, la bonne gouvernance est l’un des piliers d’Ecobank. Pour l’année 2015, nous pouvons prévoir des résultats positifs», a déclaré Emmanuel Ikazoboh.

Sur l'expansion du groupe

Présent dans 36 pays en Afrique, Ecobank n’envisage plus d’ouvrir de représentations dans d’autres pays. « Nous sommes arrivés presqu’au terme de ce processus et nous voulons maintenant consolider les acquis, c'est-à-dire nous focaliser sur le développement des activités de nos filiales. S'il faut ouvrir de nouvelles agences, développer le e-banking, c'est ce que nous ferons.

Nous n'allons pas arrêter notre croissance à l'intérieur des pays ou nous sommes implantés », a déclaré Albert Essien, le Dg sortant du groupe lors de la conférence de presse. Et d’ajouter, « Nous sommes prêts a compétir avec quelque banque que ce soit qui viendra sur un marché où nous sommes ». Il revient donc aux responsables des filiales de mettre en place des stratégies qui permettront au groupe de réaliser plus de profits pour payer des dividendes aux actionnaires.

Sur l'affaire Thierry Tanoh

Les actionnaires et les journalistes sont venus à l’assemblée générale d’Ecobank avec des questions sur le règlement du litige qui oppose le groupe à son ancien directeur général, Thierry Tanoh. « Nous sommes en train de poursuivre l’affaire. On ne va pas payer plus que ce que nous devons payer légalement », répondra Emmanuel Ikazoboh. Plus tard, le PCA confiera à la presse que l'option du groupe, c'est de régler le litige à l'amiable. « Nous sommes en discussions avec lui (Ndlr : Thierry Tanoh).

Si nous ne parvenons pas à le régler à l'amiable, nous le ferons au tribunal » ajoutera-t-il. L’autre temps fort de cette assemblée générale, c’est ce chant d’au revoir à Albert Essien, le Dg sortant du groupe qui se retire le 30 juin prochain après 25 ans de service. Son successeur, Ade Ayeyemi, présent aux travaux de Dar-es-Salaam, prendra fonction le 1er septembre prochain.