Trois mois après l’entrée en vigueur du programme triennal portant sur un accord de prêt d’un montant de 390,4 milliards FCFA, il était en effet temps d’évaluer le chemin parcouru et d’établir de nouvelles perspectives, annonce le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune.
Au cours de son adresse devant les médias, Mitsuhiro Furusawa s’est ainsi employé à baliser le chemin qui, pour The Guardian Post juge, ne sera pas une balade de santé, surtout que le Cameroun s’est de nouveau engagé dans une politique imprudente d’endettement extérieur.
«Un grand nombre d’enquêtes, y compris celle de la Banque mondiale sur la pratique des affaires, indiquent que la compétitivité du Cameroun reste faible. Il est avéré que si les règles du jeu sont claires et simples, les investisseurs seront présents quelles que soient les incitations fiscales», renchérit Repères sou le titre «Les nouvelles orientations du FMI pour sortir de la crise».
L’hebdomadaire Intégration, quant à lui, s’emploie à analyser «la face cachée du programme avec le FMI» : plusieurs conditionnalités par trop contraignantes et dissimulées aux citoyens, et dont l’efficacité ne peut s’obtenir qu’avec la mise en place d’un nouveau gouvernement à la taille plus réduite et résolument tourné vers l’efficacité des résultats.
C’est que le FMI souffle en réalité le chaud et le froid, convient Le Quotidien de l’Economie qui énumère les bons et les mauvais points distribués au pays par Mitsuhiro Furusawa, qui au terme de sa visite de travail dans le pays a plus égratigné que bercé le gouvernement.
Le constat du FMI est effectivement «alarmiste», acquiesce InfoMatin, les conditions actuellement, marquées notamment par l’effondrement de moitié des recettes publiques et la guerre contre la secte islamiste Boko Haram, n’étant pas idéales pour les pays exportateurs d’or noir comme le Cameroun qui doit, pourtant, réaliser une croissance soutenue et améliorer la vie des citoyens.
Reprenant à son compte un pan de la déclaration de Mitsuhiro Furusawa, le quotidien à capitaux privés Mutations sonne l’alerte : «Les réserves pétrolières du Cameroun s’épuisent», d’où la nécessité d’élargir l’assiette des recettes non pétrolières, de rationaliser les exemptions, de concentrer les incitations fiscales sur les secteurs prioritaires, de continuer d’améliorer les administrations de l’impôt et des douanes.
Au sujet de la 72ème Assemblée générale de l’ONU, le bihebdomadaire L’Anecdote prédit que le chef de l’État axera sa prise de parole sur la crise anglophone, qui paralyse depuis une année les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Le président de la République, anticipe aussi L’Essentiel, prendra l’ONU à témoin non seulement sur les efforts pour satisfaire les revendications de la communauté anglophone mais également à propos de Boko Haram et de l’afflux des réfugiés que son pays a de plus en plus de mal à contenir.
Le chef de l’exécutif camerounais, selon Repères, voudra attirer une fois de plus l’attention des dirigeants du monde, ceux de l’Occident en particulier, sur le danger du terrorisme international : mis en difficulté par la secte islamiste Boko Haram au Nord, des velléités sécessionnistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le Cameroun est aussi bousculé par la crise économique et financière qui ne lui permet pas de faire face à ses obligations de sécurité aux frontières.
«D’où l’appel de son chef à une plus grande solidarité internationale. Un soutien qui ne va pas sans le respect de l’État de droit exigé par la communauté internationale. Pour Paul Biya, dont le pays est aussi confronté à la gestion des réfugiés dans les régions de l’Extrême-Nord et de l’Est, il faudra plus d’actions concrètes pour que le Cameroun reste et demeure une terre d’accueil pour les populations en détresse des pays voisins.»
Mais, avant même de prendre la parole devant l’ONU, le président de la République est déjà attendu de pied ferme par des activistes du Collectif des organisations démocratiques des Camerounais de la diaspora (CODE), un «rassemblement d’illuminés», selon les termes d’InfoMatin, qui annonce pour le 21 septembre une manifestation devant l’hôtel où logent le président Paul Biya et sa suite.
Il s’agit, s’insurge la publication, de gens n’ayant aucune ambition dans la construction de leur pays, qui s’expriment essentiellement à l’extérieur, avec pour spécialité et programme politique le dénigrement du Cameroun et de ses dirigeants.
«De mémoire d’observateur, aucun Français, aucun Américain, aussi amer soit-il, n’a jamais manifesté contre sa terre natale ou ceux qui la gouvernent à Yaoundé», constate-t-elle, dénonçant «une poignée de concitoyens qui continuent d’œuvrer et de souhaiter le pire pour leur terroir».