C’est fait. Après plusieurs mois de tractations avec le gouvernement, l’électricien camerounais Eneo, contrôlé par le fonds d’investissement britannique Actis, vient d’obtenir une prorogation de 10 ans, pour son contrat de concession du service public de l’électricité dans le pays. Selon Le Quotidien de l’Economie, qui révèle l’information, cette prorogation a été accordée par le chef de l’Etat, «sous certaines conditions» devant être réglées au plus tard le 15 octobre 2017.
Le contrat de concession du service public de l’électricité au Cameroun a été signé en 2001 pour une période de 20 ans, entre l’Etat camerounais et la société américaine AES qui, en fin d’année 2013, a cédé tous ses actifs au Britannique Actis.
Mais, dès son arrivée effective sur le marché de l’électricité au Cameroun, ce fonds d’investissement avait élaboré et soumis au gouvernement, dès 2015, un programme d’investissement nécessitant des emprunts de long terme, que ne pouvait pas couvrir le reste de la période contractuelle (moins de 10 ans), avait-on appris de sources internes à l’entreprise.
Afin de rendre effectifs ces investissements estimés à environ 900 milliards de francs Cfa sur une période de 10 ans (en échange de mesures d’accompagnement du gouvernement, Ndlr), un Conseil d’administration d’Eneo tenu le 23 avril 2015 à Yaoundé, la capitale camerounaise, avait recommandé à la direction générale «de finaliser et de signer le nouvel avenant au contrat de concession entre Eneo Cameroon S.A. et la République du Cameroun».
«L’avenant portera sur la durée minimale de l’extension qui devra permettre de couvrir au moins la durée du remboursement de la dette contractée par l’entreprise auprès des bailleurs de fonds. C’est l’objectif visé par cet avenant. A savoir, aligner la durée du remboursement des emprunts dont a besoin l’opérateur, sur le contrat sous lequel il opère», avait confié à cette époque, une source proche de ce dossier.