L’annonce est du Directeur général de la Caisse Autonome d’Amortissement (CAA). Dieudonné Evou Mekou a accordé une interview au quotidien gouvernemental, Cameroon Tribune du 26 janvier 2016. Mutations revient sur cette information 24 heures plus tard. En reprenant les chiffres d’Evou Mekou, le journal fait remarquer que le taux d’endettement du Cameroun est passé de 23,4 à 25,6% du Produit Intérieur Brut (PIB) entre juin et décembre 2015.
Le Dg de la CAA soutient que ce taux reste soutenable pour notre pays. Principal argument, la dette du pays se situe encore très largement en deçà du seuil de 70% du PIB admis au sein de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEMAC). Mutations pense pourtant qu’il y a de bonnes raisons de s’inquiéter.
Des inquiétudes en provenance notamment du Fonds Monétaire International (FMI), au vu du rythme auquel cette dette s’accroît, mentionne le quotidien privé. «Alors qu’on n’en était encore qu’à 23,4% en valeur relative à fin juin 2015, l’encours de la dette publique du Cameroun s’élevait déjà à 3811 milliards Fcfa en valeur absolue, en augmentation de 28,8% par rapport à fin juin 2014. Engagé depuis quelques années dans un vaste chantier infrastructurel dont l’objectif à terme est la relance de la croissance, le Cameroun ne compte pas, selon toute vraisemblance, mettre un bémol.
Ce qui signifie qu’il va continuer à s’endetter à une vitesse pour le moins astronomique. La stratégie d’endettement à moyen terme, arrêtée par le Parlement, prévoit d’ailleurs un seuil de 35% du PIB», explique le journal des mutants.
Le FMI craint ainsi que ce taux n’atteigne les 38% en 2019 ou même avant. Notre confrère analyse que le FMI «voudrait bien (…) que le gouvernement continue à analyser la soutenabilité de la dette publique du Cameroun sur la base de la norme sous-régionale fixée à 70% du PIB, mais qu’il le fasse davantage en fonction du service de la dette (qui tourne autour de 300 milliards Fcfa seulement en 2015).
De l’aveu du Dg de la CAA en personne, la soutenabilité de la dette du Cameroun peut-être fragilisée à tout moment: «en cas de chocs plus forts que ceux que notre pays et notre économie ont connus jusque-là, cette viabilité de notre dette pourrait se fragiliser», reconnait Dieudonné Evou Mekou.