La Société métropolitaine d’investissement de Douala (SMID) sort progressivement des papiers pour être une réalité matérielle. En effet, l’opération d’appel public à l’épargne (APE) en vue de la constitution du capital de la SMID a livré ses résultats le 11 juillet 2018 à Douala, au cours d’une réunion regroupant les membres de la commission de dépouillement de l’APE SMID.
La réunion tenue sur convocation d ’EDC Investment Corporation, chef de fil de l’opération APE SMID, a d’entrée de jeu permis à la commission de dépouillement de vérifier la recevabilité des bulletins de souscription régulièrement transmis à EDC. Précisément pendant la période de souscription, tenant compte de leur date d’émission et de transmission ainsi que du moyen et de la forme de leur transmission.
LIRE AUSSI: Les défis qui attendent la Société métropolitaine d’Investissement de Douala
Au total, l’on apprend que 82 reportings contenant 2 353 bulletins de souscription reçus par EDC ont été présentés à la commission de dépouillement selon une répartition précise. Afriland First Bank totalise 13 reportings, 227 bulletins de souscription, pour 13 174 titres demandés.
La CBC enregistre 12 reportings, 67 bulletins de souscription, 8 877 titres demandés. EDC fait naturellement la plus grosse opération, avec 57 reportings, 2059 bulletins de souscription, 519 428 titres demandés.
Pour un total de 2 353 bulletins de souscription portant sur 541 479 actions, soit 5 414 790 000 (cinq milliards quatre cent quatorze millions sept cent quatre-vingt-dix mille) F CFA collectés par les établissements placeurs.
Ce qui donne un pourcentage de 54% de souscription de l’APE SMID, à la clôture de la période de souscription au 5 juillet 2018.
Faible souscription de la diaspora Les personnes physiques ont demandé 127 006 titres dans cette opération, pour un montant de 1 270 060 000 F CFA, tandis que les personnes morales totalisent 414 473 titres demandés pour 4 144 730 000 de F CFA. Au niveau du pays de résidence les souscripteurs se sont plus mobilisés au Cameroun, où 2 227 souscriptions ont été enregistrées, 539 034 titres demandés, pour 5 390 340 000 de F Cfa. Hors Cameroun, le tableau affiche moins d’engouement, avec seulement 40 souscripteurs, 2 445 titres demandés, pour un total de 24 450 000 F CFA.
Lors de cette même réunion, la commission de dépouillement a également procédé à l’allocation des titres et à la détermination du capital social de la SMID sur la base des résultats de l’opération obtenus, conformément à la structure du capital indiquée dans une note d’information fixant les modalités souscription et leur catégorie. Ainsi, considérant une part de 67% allouée au secteur privé dans la capitalisation de la SMID évaluée à 2 324 790 000 F CFA, il en ressort un capital social équivalent à 3 469 820 000 F CFA, soit 346 982 actions de 10 000 F CFA chacune.
En conclusion, la commission de dépouillement souline que les personnes physiques et les personnes morales du secteur privé ont bénéficié de l’intégralité des quantités de titres auxquelles elles ont souscrit durant la période de souscription. Seules les souscriptions des personnes morales du secteur public ont été réduites par la commission de dépouillement conformément à un ratio précis.
S’agissant du surplus dégagé des souscriptions de la CUD (catégorie A) et des communes d’arrondissement de Douala (catégorie B), les actionnaires de la SMID proposent la constitution d’un compte courant d’associés. Une opération qui sera sanctionnée le moment venu, par la signature d’une convention lors de l’assemblée générale constitutive à l’effet de renforcer les capitaux permanents de la société, en vue de l’atteinte de ses objectifs. La date provisoire de la tenue de l’assemblée générale constitutive est fixée au 17 août 2018.
Projets pilotes
Initialement fixés au 5 avril 2018, les délais de souscriptions au capital de cette société qui vise le développement de la ville de Douala, avaient été prorogés au 5 juillet dernier. Le capital était prévu à 10 milliards de F CFA.
5,5 milliards de F CFA, ont pu être levés, malgré de nombreuses pesanteurs, dans un environnement où les esprits sont peu enclins aux placements d’argent dans les opérations à long termes. La SMID devra désormais plancher sur son déploiement effectif, afin de répondre à certains besoins des populations de la ville de Douala.
Trois projets pilotes ont d’ores et déjà été retenus. Il s’agit notamment de la construction du marché de Bonamoussadi, situé dans l’arrondissement de Douala 5e. Cette infrastructure viendra à terme remplacer l’actuel marché, construit essentiellement en matériaux provisoires.
En deuxième place, figure la rénovation du marché de New-Deido, afin d’offrir une infrastructure adaptée aux besoins des commerçants et des usagers. Le projet veillera également à désengorger et fluidifier la circulation autour de l’actuel site du marché en question.
LIRE AUSSI: La CUD fait un clin d’œil aux tontines, qui brassent près de 90 milliards
Un centre de loisir ferme la page des projets pilotes de la SMID. Le constat ayant motivé ce projet est que les moins de 25 ans représentent plus de 50% de la population de Douala, et la ville fait face à un déficit d’offre de loisirs et parcs récréatifs.
Autant souhaiter bon vent à la SMID, car lesdits projets pilotes s’inscrivent en droite ligne du Plan directeur urbain (PDU) de Douala à l’horizon 2025, plan qui nécessite 1400 milliards de F CFA pour sa réalisation.