Un bilan contrasté de l'exécution du Budget d'investissement public (BIP) camerounais a été dressé lors de la première session 2024 du Comité national de suivi, tenue le 11 novembre à Yaoundé. Rosette Ayayi, présidente du Comité, a mis en lumière les défis persistants qui entravent la mise en œuvre optimale des projets d'investissement public.
L'année 2024 voit la persistance de difficultés chroniques dans l'exécution du BIP. L'insécurité continue d'affecter certaines régions du pays, ralentissant considérablement l'avancement des travaux. La non-maturation des projets et les retards de paiement des décomptes aux entreprises prestataires demeurent également des freins majeurs.
Une nouvelle contrainte est venue s'ajouter à ces défis traditionnels : l'impact du changement climatique. Les fortes précipitations enregistrées en 2024 ont significativement perturbé le calendrier d'exécution de nombreux chantiers, soulignant la vulnérabilité des projets d'infrastructure aux aléas climatiques.
Malgré ce contexte difficile, les neuf premiers mois de 2024 affichent une amélioration notable du taux d'exécution physique des projets. Celui-ci a atteint 44,6%, soit une progression de près de 4 points par rapport aux 40,7% enregistrés à la même période en 2023.
Cette amélioration globale masque toutefois des disparités importantes. Les projets bénéficiant de financements extérieurs ont connu une progression remarquable, leur taux d'exécution passant de 33,1% en septembre 2023 à 46,8% un an plus tard. En revanche, les projets financés sur ressources internes ont marqué le pas, avec un taux d'exécution en recul, s'établissant à 42,72% contre 50,5% l'année précédente.
Cette situation met en lumière l'urgence d'apporter des solutions durables aux problèmes structurels qui handicapent l'exécution du BIP. La sécurisation des zones d'intervention, l'amélioration des processus de maturation des projets et la fluidification des paiements aux entreprises apparaissent comme des priorités pour optimiser l'utilisation des ressources publiques.
Le renforcement de la résilience des projets face aux aléas climatiques s'impose également comme un nouvel impératif, nécessitant une adaptation des calendriers d'exécution et des méthodes de travail aux nouvelles réalités environnementales.
Cette situation complexe souligne la nécessité d'une approche globale et coordonnée pour améliorer l'efficacité de l'investissement public au Cameroun, élément crucial pour le développement économique et social du pays.