La journée internationale de la corruption se tenait le 10 décembre 2015. Le CEFAID n’a pas manqué de la célébrer dans le cadre d’une visite d’échange d’expériences et de développement des compétences, en compagnie de plusieurs plateformes de la société civile africaine.
Selon Victor Amougou, l’Etat camerounais perd environ 15 milliards de FCFA par an à cause de la corruption qui sévit dans l’exploitation illégale du bois. Pour le coordonnateur du CEFAID, «cette corruption part de l’attribution des titres à l’exploitation même des forêts, en passant par la transformation et l’exportation», apprend-on du journal Le Quotidien de l’Economie du lundi 14 décembre 2015. Il précise que cette perte a un impact à 70% sur les conditions de vie des camerounais qui tirent leurs revenus de l’exploitation forestière.
«Les forêts couvrent 30% de la superficie du territoire camerounais. Soit 21 millions d’hectares dont 5% de forêts vierges. Par ailleurs, le bois contribue au PIB à hauteur de 4%. Les forêts sont, d’après la récente loi des années 1990, gérées sous forme d’aires protégés, zones de chasse etc», explique Victor Amougou, qui déplore le fait que cette loi des années 1990 ne contribue toujours pas à lutter contre l’exploitation illégale du bois.
La CEFAID craint que le Cameroun atteigne le déficit de la Cote d’Ivoire. Ce pays a perdu plus de 18 milliards de FCFA durant les années de crise militaro-politique, de 2001 à 2011. «400 000 m3 de bois sont exportés de façon illégale en Cote d’Ivoire. Et 70% du bois usiné est exporté vers l’Union Européenne. Pendant les indépendances (en 1960), la Cote d’Ivoire avait 16 millions d’hectares de forets. Aujourd’hui, il n’y a plus que 2 millions d’hectares de forêts à cause de l’exploitation sauvage et illégale de nos forêts, même si les changements climatiques sont à considérer», souligne Youssouf Ndoumbia de OI-REN en Côte d’Ivoire.
La République démocratique du Congo et la République Centrafricaine sont à des millions de FCFA de déficit chaque année. La corruption dans le secteur de l’exploitation forestière s’aggrave en Afrique au fil du temps. L’organisation de la société civile africaine en plate forme d’échange pour la lutte contre ce fléau vise à réduire cette pratique destructrice progressivement.