Suivant certains analystes, elle mettra les agriculteurs dans une situation extrêmement difficile à partir de 2023.
Dans le but de développer la chaîne de valeur du cacao au Cameroun, le gouvernement a dans le cadre de la loi de finances 2023 décidé d'augmenter à 10% la taxe sur les fèves de cacao exportés sans transformation. « Sans préjudice des redevances applicables, les fèves de cacao exportés sans transformation sont soumises à un droit de sortie autonome au taux de 10% de la valeur FOB. Ce taux est de 2% pour les fèves de cacao exportées vers les points francs industriels ou les régimes assimilés » peut-on lire dans l'article 11ème de la loi de finances qui a été adoptée au cours de la sesion parlementaire du mois de novembre 2022 qui s'est achevée le 10 décembre 2022.
Suivant une source, cette taxe est exorbitante et n'est pas bonne pour les agriculteurs qui sont déjà aux prises avec une augmentation accrue du prix des intrants agricoles.
« Cette nouvelle augmentation de 10% de la taxe vient s'ajouter aux 75 000 FCFA par tonne métrique déjà existants qui sont prélevés pour chaque kilogramme de cacao exporté » apprend-on.
En effet, les 10% sur la valeur FOB se traduiront « par environ 150 000 FCFA par tonne métrique de cacao exportée ». Cette somme « énorme est donc directement transférée aux agriculteurs et au matériel agricole et aura une incidence directe sur les rendements et donc sur la baisse de la production ». Et pourtant, le pays compte atteindre son objectif d'augmenter la capacité de production, actuellement d'environ.
Cette taxe est exorbitante et n'est pas bonne pour les agriculteurs qui sont dejà aux prises avec une augmentation accrue du prix des intrants agricoles
300 000 tonnes métriques, à 600 000 tonnes métriques.
Si la taxe de 10% entre en vigueur, elle conduira « à une baisse drastique de la gestion des exploitations et par conséquent des rendements, entraînera également un manque de motivation pour les nouveaux entrants dans la cacao-culture et obligera beaucoup d'entre eux à quitter le secteur, surtout avec la situation de l'inflation dans le pays qui exerce une pression supplémentaire sur les revenus des agriculteurs » .
Dans ce contexte, certains analystes proposent au gouvernement d'imposer une taxe de 5% afin de « réduire de moitié l'impact sur les producteurs de cacao ».
Il est également suggéré au gouvernement de ne pas se limiter sur les fèves de cacao non transformées mais sur tous les produits liés au cacao afin d'atteindre un certain équilibre. Ainsi, « le gouvernement taxera l'ensemble du secteur et pas seulement la partie qui sort sous forme de fèves. Cela permettra sans aucun doute aux agriculteurs d'être traités sur un pied d'égalité et l'impact fiscal sera moindre et contribuera à réduire l'évasion fiscale » .