La région de l’Extrême-Nord souffre d’un manque criard en eau potable. Les initiatives entreprises par le gouvernement pour sortir les populations de cette situation sont quasiment restées lettres mortes. Dans son édition n°4043 en kiosque le lundi 14 décembre 2015, le quotidien Mutations énonce quelques projets susceptibles d’ «arroser la région», mais qui ont pris de l’eau.
Le 22 mars 2004, le Premier ministre d’alors, Ephraim Inoni, procédait à la cérémonie d’inauguration de l’adduction d’eau Mokolo-Mora, dont les travaux ont coûté 7 milliards de francs Cfa, fruit d’un prêt de la Banque islamique de développement. 63 bornes fontaines desservant 34 importants villages le long du tracé de 67 kilomètres.
Mais, après deux années de fonctionnement et suite à la mauvaise gestion par leurs tenanciers, dit-on, les 63 bornes qui traversent tous les villages du département du Mayo-Tsanaga sont à sec. Leur réparation et leur remise en fonctionnement longtemps annoncées sont restées lettre morte.
En 2013, le Ministre délégué auprès du Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, Yaouba Abdoulaye, procédait au lancement des travaux du projet d’adduction d’eau potable à partir du barrage de Mokolo jusqu’à Soulédé-Roua, pour un montant de 2,7 milliards de Fcfa, sur un linéaire de 32 kilomètres. Le projet global portait alors sur une canalisation d’environ 17 kilomètres, avec 31 bornes fontaines dans les localités situées le long du trajet. Les travaux aussitôt entamées ne sont exécutés que sur 7 kilomètres avec 10 bornes fontaines construites, mais non fonctionnelles. Les travaux sont à l’arrêt et le projet qui marquait pour beaucoup la fin du supplice, s’est arrêté net.
Au vu de l’échec de ces deux projets de grande envergure, Mutations conclu que les politiques engagées par l’Etat pour permettre aux autres unités administratives de la région pour bénéficier de l’adduction d’eau ont toujours lamentablement jusqu’ici échoué. Entretemps, les populations continuent de trinquer.
Dans le département du Mayo-Tsanaga par exemple, les statistiques indiquent qu’il y a un seul point d’eau pour 1.020 personnes, alors que la norme nationale prévoit un point d’eau pour 250 à 300 personnes.