En plus des attaques de la secte islamiste nigériane Boko Haram dans l’Extrême-Nord du Cameroun, les trois régions septentrionales du pays font également face au phénomène des ravisseurs qui enlèvent généralement les membres des familles des éleveurs et demandent des rançons pour leur libération.
A cause de ce phénomène, révèle le tri-hebdomadaire régional l’œil du Sahel, les prix des bœufs ont connu une baisse sensible, laquelle atteint souvent 50% dans certains marchés du bétail des régions septentrionales du Cameroun.
En effet, apprend-on, pour pouvoir payer les rançons, de nombreux éleveurs «sont obligés de brader leurs bœufs pour pouvoir payer les différentes rançons que les ravisseurs exigent pour la libération des otages. Face à cette réalité, un bœuf qui valait 350 000 FCfa peut être vendu à 200 voire 150 000 FCfa», révèle un éleveur ruiné cité par le média. D’autres, apprend-on, pour ne pas attirer sur eux l’attention des ravisseurs, se débarrassent également de leurs bêtes, en les vendant à vil prix.
Au demeurant, cette situation dans laquelle se trouvent les éleveurs camerounais des régions septentrionales n’est pas la seule explication à la baisse des prix des bœufs. L’une des principales causes évoquées par les opérateurs du secteur de l’élevage est le ralentissement des échanges avec des pays voisins tels que la République centrafricaine ou le Nigeria, du fait respectivement de l’insécurité créée aux frontières par d’anciens rebelles de la Seleka et les islamistes de Boko Haram.
Cette baisse des échanges a entraîné une abondance de l’offre sur le marché local, provoquant une chute des prix. Au marché de Ngong, par exemple, présenté comme étant l’un des plus grands marchés du bétail de la région du Nord, ont révélé des éleveurs à l’œil du Sahel, à peine 200 bœufs sont désormais écoulés par marché, contre 1000 têtes auparavant.