Faible visibilité des MA60 dans le ciel

19370 MA 60041115750 Photo utilisée à titre d'illustration

Wed, 11 May 2016 Source: L’Oeil Du Sahel

Aéroport international de Douala, un jour ordinaire du 18 février 2016. Dans la salle d’embarquement de la place aéroportuaire, des passagers en partance pour diverses destinations s’affairent à remplir des formalités d’usage. L’une des destinations les plus prisées est Yaoundé, la capitale politique du pays. Une destination dont la compagnie nationale, Camair-Co, ne fait plus figure de petit poucet, depuis l’entrée dans sa flotte de deux avions MA 60.

«Deux jours après les vols inauguraux du 23 janvier 2016, nos deux MA60 sont rentrés en exploitation. La compagnie effectue régulièrement quatre vols par jour entre Douala et Yaoundé, en dehors de samedi et dimanche», explique Jean-Claude Nken Peh, directeur Commercial et marketing de Camair-Co.

Le taux de remplissage réel de ces deux aéronefs réservés, pour l’instant, aux vols domestiques, oscille aujourd’hui autour de 60% contre 25% au départ, selon des statistiques de la direction Commerciale et marketing de la compagnie. Il n’est pas rare, surtout en fin de semaine, de voir certains vols afficher complets ! A en croire la direction de l’Exploitation de la compagnie, «L’apport des avions MA 60 dans la flotte de la compagnie sera énorme. Il va permettre de stabiliser nos vols en évitant des annulations récurrentes et redonner confiance à notre clientèle.

N’oubliez pas que j’ai toujours déclaré que le problème de Camair-Co était la petitesse de sa flotte au regard de ses ambitions. Avec deux nouveaux avions, forcement, la situation va être meilleure», espère-t-il. Pour bon nombre d’observateurs, la mise en service de deux petits porteurs dans la flotte de Camair-Co a permis d’améliorer le taux de régularité et de ponctualité des vols. Etant donné que les gros porteurs se sont vus redéployés uniquement dans l’exploitation du réseau régional et international.

Au-delà de cet enthousiasme,  force est de s’interroger sur les raisons qui empêchent la compagnie de se déployer sur d’autres dessertes (Bafoussam, Bertoua, Bamenda et Ngaoundéré) annoncées pourtant à grand renfort de publicité le 23 janvier 2016 lors des vols inauguraux. De sources autorisées à l’Autorité civile aéronautique (CCAA), l’ouverture d’une nouvelle ligne par une compagnie aérienne nécessite un certain nombre de préalables. A commencer par les infrastructures aéroportuaires.

«La mise en exploitation des aéroports nécessite un certain nombre d’investissements. Lesquels doivent répondre aux normes exigées par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). La réalisation de ces investissements nécessite, dans le cas du Cameroun, que chaque partenaire impliqué joue sa partition», explique un cadre de la Ccaa. Les regards sont donc désormais tournés vers les Aéroports du Cameroun (ADC), l’Autorité civile aéronautique du Cameroun (CCAA), l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique (Ascena) et la Direction de l’Aviation civile (DAC) du ministère des Transports.

«Pour l’instant, la mise en place des infrastructures requises, selon des normes internationales, est en train de se faire sous les instructions de la tutelle. Camair-Co, en sa qualité de transporteur, n’attend que la certification desdits aéroports afin d’ouvrir de nouvelles lignes domestiques», explique-t-on du coté de la Camair-Co.

Dans les milieux de l’aéronautique civile, on relève par exemple que l’assistance au sol (les escabeaux, la sécurité des aéronefs au sol, le dispositif contre les incendies sur la piste, etc.) incombe aux ADC. La balise de la piste d’atterrissage et la certification de l’exploitabilité de l’aéroport, à l’Ascena et à la Ccaa, etc.

Au-delà des conditions réglementaires relatives à l’opérationnalité de ces aéroports, l’on peut se demander si Camair-Co dispose même d’un personnel navigant compétent et en nombre suffisant pour exploiter ces nouveaux aéronefs. Selon des données statistiques de la Direction d’Exploitation de la compagnie nationale, 12 pilotes, 16 mécaniciens (maintenance), 6 agents techniques d’escales et 16 hôtesses et stewards ont été formés pour l’exploitation des MA 60.

Source: L’Oeil Du Sahel