Certains fonctionnaires dont les noms ne figurent pas sur la liste des personnels «fictifs» rendue publique par le ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra), il y a peu, ont toutefois vu leur solde suspendue. Enquête.
Rendus auprès de leurs différents établissements bancaires, racontent certains d’entre eux, ils ont appris que leurs salaires n’ont pas été virés. Selon des investigations menées par votre bihebdomadaire, le Minfopra ne serait en rien impliqué dans les soucis de salaire de ces personnels. Une source proche du dossier fait savoir que, le problème se situerait entre leurs banques respectives et le ministère des Finances (Minfi). Il est possible, éclaire notre informateur, que le Minfi ait décidé de voir plus clair dans certains salaires et n’a pas approvisionné leur compte.
Il se rapporte en effet au ministère des Finances, qu’il est des fonctionnaires ayant engagé leur paie dans plusieurs opérations telles les avances de solde, et, aujourd’hui il est question de faire un redressement. C’est la raison pour laquelle, il est demandé à chaque plaignant de se rapprocher des services des Finances pour la régularisation de sa situation financière.
«C’était un peu le cas lorsque le ministère des Finances avait lancé, en mars-avril 2015, l’opération d’identification des pensionnés et des ayants-droits de décédés. À l’époque, les paiements avaient connu quelques perturbations du fait des lenteurs administratives. En remontant le temps, c’est de cette façon qu’en 2005, le gouvernement camerounais à travers le ministère des Finances, avait réussi à démasquer 3 700 morts qui continuaient à émarger dans le fichier de l’État. Il s’agissait des hommes et femmes ou leurs fantômes qui puisaient mensuellement environ 214 millions de Fcfa à l’État. Les chiffres officiels de l’époque parlaient de 146 000 fonctionnaires percevant des salaires par virement bancaire pour une enveloppe mensuelle d’environ 29 milliards de Fcfa. On se souvient qu’à cette époque, pour se faire recenser, les agents publics devaient se munir entre le 25 juin et le 10 août dans les différents points de paiement d’une photocopie de la Carte nationale d’identité (Cni), d’une photo 4x4 et des pièces justificatives de tous éléments de rémunération y compris l’attestation de fonction », confie une source au Minfi.
Au niveau des banques, le reporter de La Météo a appris que certains comptes se sont retrouvés débiteurs parce que leur propriétaire avait un degré d’endettement fort élevé. Tout compte fait, indique-t-on ça et là, le cas des personnels ne figurant pas sur la liste des personnels «fictifs» mais dont les soldes sont suspendues, n’a visiblement rien à voir avec ces nombreux fonctionnaires « fantômes » concernés par le Sigipes II.
Sigipes II. Au départ, ils étaient 10 377, invités par le Minfopra à clarifier leur situation, faute de quoi leurs salaires seront suspendus. Dans un communiqué rendu public le 24 août 2015, en effet, Michel Ange Angouing invitait les fonctionnaires et agents publics dont les noms figurent dans une liste publiée par ses soins, à fournir les pièces justificatives de leur situation administrative, avant le 1e septembre de la même année. Cette invitation sera d’ailleurs repoussée jusqu’au 15 janvier 2016, toujours assortie d’une menace de suspension de salaire en cas de défaillance.
Dans le procédé officiel, c’est d’abord, en fin février, les contractuels ne s’étant pas manifestés qui n’ont pas perçu leur solde. Puis, suivront les fonctionnaires et agents publics, qui, ne s’étant pas pliés à cette exigence, n’ont pas perçu leurs salaires. Au Minfopra, on estime que ces 3200 personnels de l’État n’appartiennent à aucune administration. Parmi eux, certains disent n’avoir pas été au courant de la situation, pendant que d’autres assurent avoir déposé leur dossier, tel que demandé par le gouvernement. Vrai ? Faux ?
Dans tous les cas, face à ce flot de réclamations, le ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative a invité les concernés à déposer certains documents en vue de régulariser leur situation administrative auprès de la direction en charge de la gestion des ressources humaines de son département ministériel. D’ailleurs, apprend-on, depuis la semaine dernière, une commission a été mise sur pied au Minfopra pour se pencher sur ces cas là.