Concrètement, révèle l’Office national du cacao et du café (Oncc), les volumes traités par les 28 torréfacteurs recensés dans les bassins de production du pays ont augmenté de 32 tonnes, soit 3% en valeur relative, passant de 1 014 tonnes en 2020-2021, à 1 046 tonnes au cours de la campagne 2021-2022.Bien que cette performance soit éloignée de la progression de 20% enregistrée au cours de la campagne 2020-2021, par rapport à la saison précédente, la nouvelle hausse de la transformation locale du café au Cameroun témoigne du dynamisme des opérateurs locaux.
En effet, contrairement à la filière cacao, où les plus grands transformateurs sont généralement des filiales de multinationales étrangères (Tiger Brands, Barry Callebaut…), les nationaux affichent une expertise reconnue dans la torréfaction du café au Cameroun. Ces derniers remportent d’ailleurs très régulièrement des prix à l’international pour la qualité de leurs produits. C’est le cas de l’Uccao, la faîtière des producteurs de café de la région de l’Ouest, qui rafle souvent de nombreux prix lors des Awards des cafés torréfiés à l’origine, organisés en France par l’Agence de valorisation des produits agricoles (Avpa).
Pour ces Awards en 2017, par exemple, les cafés torréfiés au Cameroun avaient raflé cinq prix sur neuf mis en compétition.La progression soutenue observée sur le marché de la transformation du café au Cameroun résulte, selon l’interprofession cacao-café, de la tendance haussière de la consommation locale depuis 2012. « À ce sujet, une corrélation peut être établie entre ce décollage et l’institutionnalisation de Festicoffee (Festival du café camerounais, Ndlr), des journées promotionnelles du café (relancées le 22 février 2023 après 2 ans de suspension pour cause de Covid-19, Ndlr) et autres actions de promotion de la consommation du café» sur le territoire camerounais, soutient le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (Cicc) dans un document officiel.
La plus mauvaise sur plus de 50 ans Au demeurant, malgré l’embellie une nouvelle fois observée dans la transformation locale, la saison caféière 2021- 2022 au Cameroun est la plus mauvaise sur plus de 50 ans, en termes de production commercialisée. Selon le bilan de fin de campagne dressé le 15 mars 2023 à Maroua par l’Oncc, le Cameroun affiche une production commercialisée de seulement 11 557 tonnes, soit 10 579 tonnes pour le robusta et 977 tonnes pour l’arabica. Cette performance est pire que les 16 142 tonnes de production commercialisée de la campagne 2012-2013, alors qualifiée par les acteurs de la filière nationale, de campagne la plus mauvaise «des 50 dernières années».