La mise en application de la mesure annoncée par le premier ministre Philémon Yang, notamment l’attribution d’au moins 40% de la commande publique des meubles au marché local se fait toujours attendre.
Lorsque le premier ministre Philémon Yang présentait le programme économique et financier du Cameroun aux députés le 25 novembre 2014, il avait annoncé qu’à partir de l’exercice 2015, l’Etat du Cameroun et ses différents démembrements s’équiperont à 40% en mobilier produit au Cameroun, dans le but de booster la production locale du bois. Dans sa publication du 20 février 2017, Le Quotidien de l’Economie révèle le sujet est tabou dans les administrations publiques à ce jour. «Les responsables qui sont sensés s’occuper de ces affaires, avouent n’être au courant de rien. Même les démarches entreprises auprès du Comité de compétitivité des filières de croissance (PCFC) se sont avérées infructueuses», informe le quotidien.
«Une telle mesure ne peut être mise en œuvre que si elle s’accompagne de la mise sur pied d’un organe interministériel chargé de son suivi. Or pour l’instant, tel n’est pas le cas, c’est pourquoi personne ne peut vous dire quoi que ce soit à ce sujet», confie sous cape un responsable du Ministère des Marchés Publics (MINMAP). Pour le quotidien, les déclarations du premier ministre n’étaient qu’un coup de bluff.
«L’importance de cette mesure qui vise à encourager la transformation locale du bois camerounais peut être apprécié à deux niveau. Non seulement, elle fournit des revenus aux producteurs locaux, mais aussi, elle permet à l’Etat de réduire considérablement les exportations de bois brut», avait alors commenté l’économiste Dieudonné Essomba. L’expert émettait d’ailleurs des réserves sur l’application de cette mesure.
«C’est un marché de plus de 22 milliards de FCFA. Le gouvernement dépense énormément pour acheter des meubles à l’étranger, alors que nous pouvons faire la même chose localement, et même mieux», a déclaré Richard Baya, Président de l’Association des Techniciens du Bois d’Olezoa (ATBO). Pour les professionnels de la filière, c’est une initiative audacieuse.