Filière porcine : Les éleveurs aux bords de l'implosion

23658 Elevage De Porcs041115750 Photo d'archives utilisée à titre d'illustration

Fri, 17 Jun 2016 Source: Le Jour

Ils dénoncent le refus du Minepia leur refusant l’accès sur les marchés du Sud trois ans après l’épidémie de grippe porcine.

Les éleveurs et revendeurs de porcs des régions de l’Adamaoua, Extrême-Nord et Nord sont en colère. A l’origine l’incinération d’un camion de porcs à destination de Yaoundé et la fermeture du marché de porcs ainsi que la vente de la viande dans les marchés de l’Adamaoua. Et que dire de l’interdiction de transit même du porc à destination des régions méridionales. Selon les éleveurs de porcs ainsi que les revendeurs cette interdiction de la vente du porc venant du Nord dans les régions méridionales du  pays vise a tué la filière mais surtout les pousser à l’abandon au profit des éleveurs du centre.

Plus de 100.000.000 F.Cfa de perte en six mois

A la délégation régionale de l’élevage des pêches et industries animales pour la région de l’Adamaoua, on est peu disert sur le sujet. « Ce que nous savons ce qu’il y a interdiction de vente de la viande de porc et surtout de son abattage. Nous ne faisons qu’appliquer la mesure de notre hiérarchie. Un arrêté du Minepia interdit dans ce sens. Les poste de contrôle vétérinaires sont là pour faire respecter la règlementation en vigueur » explique le délégué départemental du Minepia pour la Vina. Selon lui, il s’agit de la protection des consommateurs mais aussi d’éleveurs et des opérateurs du secteur. Ce que ne veut pas croire les acteurs de la filière porcine.

« On nous interdit la vente des porcs vers le sud du Cameroun. Nos collègues de Yaoundé eux ne sont pas inquiétés. Entre décembre 2015 et juin 2016 nous avons perdu plus de 500 porcs » s’alarme Justin Kamdem, un revendeur de porc de la ville de Ngaoundéré. Pour lui, les éleveurs et les revendeurs sont aux chômages. Et la mort de la filière porcine dans les régions septentrionales n’est qu’une question de temps. Ce que refuse de croire quelques éleveurs. « Nous allons continuer à nous battre pour notre secteur d’activité. Regardé comment est devenu notre marché. C’est vide parce que les vétérinaires viennent chaque fois abattre les porcs ici. Nous avons foi même si nous sommes au chômage » s’indigne Hamidou Jonas, un autre éleveur de Ngaoundéré Bibakla.

Les revendeurs et éleveurs de porcs des régions septentrionales sont clairs. Les pertes dans la filière porcine en l’espace de 6 mois se cahiffrent en plusieurs dizaines de millions de francs. Pour survivre ils sont obligés de faire dans la clandestinité. La filière ne s’est pas encore relevée de la peste porcine de 2012 et 2013 où les pertes se chiffraient déjà selon eux à plus de 2 .000.000.000 F.Cfa.

« Nous n’avons toujours pas reçu l’indemnisation promis après la peste porcine de 2012 et 2013. On dirait que le gouvernement veut tuer la filière. C’est notre vie l’élevage du porc »  confie Jean Marc Maralossou, un éleveur de Yagoua.

Argument soutenu par Justin Kamdem un autre éleveur de Ngaoundéré et porte-parole de la fédération des éleveurs de porcs du Cameroun. Selon lui, en l’espace de six mois, les pertes subis par les éleveurs et les revendeurs se chiffrent à plus de 100.000.000 F.Cfa. Cette somme selon les entrepreneurs du secteur perdu dans les charges diverses.

Trois ans après l’épidémie de grippe porcine qui décimé près de 10.000 porcs pour la plupart abattu par les équipes de techniciens du ministère de l’élevage des pêches et industries animales. Aujourd’hui la filière porcine vie-elle ses derniers instants dans son basin de production des régions de l’Extrême-Nord et de l’Adamaoua ? Tel est la question au bout des lèvres des éleveurs et  revendeurs des régions septentrionales.

Source: Le Jour