Financement des infrastructures : le partenariat public-privé comme alternative

Alamine Ousmane Mey PME OK Ousmane Mey a défendu à l’Assemblée nationale un projet de loi dans ce sens

Tue, 20 Jun 2023 Source: Le Messager N°8064

Le ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire, Alamine Ousmane Mey, a défendu le 14 juin dernier à l’Assemblée nationale, un projet de loi fixant le régime général des Contrats de Partenariat public privé.

Comment être aujourd’hui exemplaire et satisfaire l’intérêt général ? Et comment peut-on attirer de nouveaux partenaires privés sans écrire efficacement les règles qui gouvernent l’articulation des secteurs public et privé, pour accéder à ce que l’Onu appelle joliment « le droit international du développement » ?

Fort de ces interrogations, le gouvernement camerounais imagine des solutions à la fois pleinement nationales et pleinement internationales. C’est ainsi que le 14 juin courant, le ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey, a défendu un projet de loi fixant le régime général des Contrats de Partenariat public privé. C’était devant la Commission des Affaires économiques, de la programmation et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale.

« Afin de donner au Partenariat Public Privé un plein effet et lui permettre de soutenir les ambitions de la transformation structurelle de notre économie, il est apparu nécessaire, à l’aune des meilleures pratiques internationales et des autres expériences africaines réussies, de réajuster sa mise en œuvre dans notre pays, dans un double mouvement de toilettage et d’enrichissement de son régime juridique ».

Selon le Minepat, la réforme envisagée s’oriente vers un effort de rationalisation des différents outils contractuels en vigueur afin d’offrir aux investisseurs privés plus de lisibilité et de sécurité juridique. Elle opère un changement de paradigme en parlant non plus simplement du Contrat de partenariat, mais du Contrat de PPP, afin de rassembler, sous un régime juridique unique, toutes les formes de PPP à l’exception de celles régies par des textes particuliers, favorisant ainsi plus de cohérence et d’efficacité dans la mise en œuvre et le suivi de ces montages contractuels complexes.

Innovations

Comme principales innovations, apprend-on, ce projet de loi clarifie le rôle de l’organisme expert qu’est le Carpa dans la structuration, la passation, et le suivi des PPP. Il conforte par ailleurs le rôle du Premier ministre comme Haute autorité chargée des Contrats de partenariat public privé ; élargit le champ d’application des PPP en l’étendant aux Collectivités territoriales décentralisées et aux entreprises et établissements publics ; Impose l’avis de soutenabilité budgétaire des projets délivrés par le ministre des Finances en liaison avec le Comité national de la dette publique; ouvre la possibilité d’une procédure de passation dérogatoire, à savoir la négociation directe, ainsi que la possibilité de conclure des Contrats de partenariat dits complémentaires, et institue trois types de Contrats de partenariat : les contrats de partenariat public privé à paiement public ; les contrats de partenariat public privé de type concessif à paiement par les usagers : et les contrats de partenariat public privé à paiement mixte.

A en croire Alamine Ousmane Mey, le projet de loi soumis pour examen, au-delà d’avoir à améliorer la mise en œuvre des Ppp au Cameroun avec des effets positifs induits sur le développement des infrastructures et la création des emplois, contribuera à la poursuite sereine du Programme économique et financier (Pef) que conduit le gouvernement actuellement avec le Fmi. Signalons que l’élaboration de ce projet de loi a été inspirée par les résultats mitigés issus de l’évaluation de la mise en œuvre des Contrats de Partenariat au Cameroun, à travers la Loi № 2006 / 012 du 19 décembre 2006 portant régime des Contrats de Partenariat.

Selon nos informations, il a été élaboré selon une approche participative à travers des consultations nationales et stratégiques conduites par le gouvernement, en liaison avec les partenaires techniques et financiers. La nouvelle Loi a pour ambition d’être plus adaptée aux standards internationaux en matière de Ppp.

Ce qui permettra au pays de tirer pleinement avantage de ce mode de financement des projets, dans un contexte marqué par la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement 2020 – 2030 (Snd 30). En outre, le gouvernement veut diversifier ses sources de financement dédiées à la construction des infrastructures de développement, en faisant des Ppp, une alternative efficace au financement classique basé sur le Budget de l’Etat.

Source: Le Messager N°8064