Après sa libération le 29 juillet 2022, l'ancien ministre de l'eau et de l’énergie Basile Atangana Kouna, n'a pas encore fini avec la justice de son pays. Après plus de 5 ans de détention pour détournement de deniers publics, le ministre de Paul Biya dont le goût pour le luxe est connu de tous voit ses biens et comptes bancaires toujours scellés. C'est la raison pour laquelle ses avocats ont saisi le Tribunal Criminel Spécial (TCS) afin d'avoir des précisions sur certains aspects de la décision qui avait ordonné sa libération.
« Quand les juges ont ordonné la levée du mandat de détention provisoire sur la base duquel Atangana Kouna avait été écroué, ils ont également autorisé une levée partielle des scellés sur ses comptes bancaires, afin que l’ancien ministre puisse rembourser le corps du délit – 1,2 milliard de F CFA. Ils n’ont pas précisé ce qu’il devait advenir du reste de ses biens, et c’est sur ce point que ses défenseurs espéraient obtenir des éclaircissements. Ils n’ont pas été entendus puisque le 17 mars dernier, le TCS a rejeté leur demande », indique le magazine Jeune Afrique.
Si Atanga Kouna est un homme riche. Même après avoir payé 1,2 milliard à l’Etat, il a toujours une fortune impressionnante. « Basile Atangana Kouna n’a donc toujours pas accès à ses comptes bancaires ni au reste de ses biens… On parle ici de 32 voitures de luxe (qui avaient été saisies à son domicile, dans son agence de location de véhicules et chez certains de ses proches), de devises étrangères (pour une valeur de plus de 811 millions de F CFA), de 118 millions de F CFA répartis sur six comptes bancaires en son nom et de 127 millions de F CFA répartis sur quatre autres comptes enregistrés au nom de sa fille », rajoute Jeune Afrique.
Personnage controversé
Basile Atangana Kouna est né le 23 décembre 1956 à Mbalelon I (Ngoumou) dans la région du Centre au Cameroun.
Il a fait ses études secondaires au lycée de Bertoua où il obtient un Baccalauréat A4. Il poursuit ensuite ses études universitaires à l’université de Yaoundé où il obtient une Licence en droit. Il se rend en France pour la suite et il obtient un doctorat en droit à l’université de Paris II. Et en 1992, il obtient un diplôme de spécialiste de l'Institut international d'administration publique de Paris (IIAP).
En 1986, il commence sa carrière professionnelle en tant que chef service des affaires administratives et juridique à la direction générale des relations extérieures. Par la suite, en 1991, il est chargé d'études à la direction des affaires législatives et règlementaire des services du premier ministre, poste qu'il occupera jusqu'en 1998. Après, il sera directeur des affaires administratives et des requêtes au secrétariat général des Services du Premier Ministre. En 2000, il cumule cette fonction avec celles de président de la commission ministérielle des marchés du ministère de l'agriculture. D’administrateur de l'autorité Aéronautique jusqu'en 2003, il fut de mars 2006 à mars 2012 directeur général de la CAMWATER.
Le 17 février 2017, il se retrouve au centre du scandale tribal dit de « la liste de la honte », après avoir signé une liste additive d'admis pour la formation de techniciens et d'ingénieurs pour un projet national d'électrification par système solaire photovoltaïque, constituée exclusivement de personnes originaires de sa région, dont plus dès la moitié de son propre département d’origine. Cette liste fait l’objet d’une diffusion massive sur les réseaux sociaux et est très décriée.
Basile Atangana Kouna a reçu plusieurs distinctions notamment : chevalier de l’ordre national de la Valeur ; officier de l’Ordre national de la Valeur ; commandeur de l’Ordre national de la Valeur ; médaille d’honneur de Travail (Argent, Vermeil et Or).
Basile Atangana Kouna est également le président national de l’Association des élites de Ngoumou (ASSEN) et également secrétaire général de l’Association de développement de la Mefou-et-Akono (ADEMAK).
Après son limogeage du gouvernement le 2 mars 2018, Atangana Kouna essaie de quitter le Cameroun après qu'une interdiction de sortie du territoire le concernant eut été rendue publique. C'est au Nigeria qu'il est rattrapé dans la nuit du 21 au 22 mars 2018, et ramené quelques heures plus tard au Cameroun par les forces spéciales et placé en détention.