Un atelier ouvert mardi à Yaoundé pour familiariser les responsables d’entreprises publiques à ce mode de financement novateur.
Jusqu’ici, les sources de financement des entreprises publiques émanent essentiellement des caisses de l’Etat. Ce mode de financement présente un certain nombre de limites en ce sens qu’il se heurte parfois aux nombreuses priorités d’investissement de l’Etat, dont la construction d’infrastructures.
L’Agence française de développement (AFD) propose donc un nouveau mécanisme de financement : le prêt non-souverain. Celui-ci aura la particularité d’être octroyé aux entreprises publiques sans la garantie de l’Etat. Cela va permettre à l’Etat de se libérer du poids de ces obligations financières, de manière à injecter les financements de l’AFD dans d’autres investissements stratégiques.
C’est pour accompagner cette initiative qu’un atelier de formation au prêt non-souverain de l’AFD s’est ouvert mardi à l’intention de sept entreprises publiques à caractère stratégique affirmé et pouvant, selon les experts, participer à l’émergence du Cameroun (Camtel, Aéroports du Cameroun, Sonara, Feicom, Port autonome de Douala, Camwater, SCDP).
Cette méthode permettra principalement aux entrepreneurs de relever le défi de la recherche de financements. Pour le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey : « dans un monde globalisé où la concurrence est rude, il n’est plus possible pour nous de nous cantonner à des sources de financements traditionnelles ».
L’AFD se propose donc de former ces dirigeants d’entreprises pour les accompagner dans la recherche des ressources pour la réalisation de leurs investissements et l’exécution de leurs missions. Il sera question, pendant cet atelier, « de préparer les entreprises à mieux connaître la grille de lecture de l’AFD, de leur présenter les pré-requis nécessaires pour obtenir un prêt », a indiqué le directeur de l’AFD, Hervé Conan.
Ce processus d’accès aux prêts non- souverains présente certains avantages dont celui de placer l’entreprise publique dans un contexte plus compétitif et de rehausser sa réputation, vu qu’elle devra passer par des phases de notation financière.
« L’entreprise publique va s’arrimer à la gouvernance financière et pourra parler le même langage que les institutions de financement du développement parce qu’elle comprendra quels sont les éléments qui interviennent dans la décision de financer des investissements », a ajouté Alamine Ousmane Mey.
Pour cette première édition, sept entreprises ont été sélectionnées, mais le gouvernement et l’AFD comptent élargir le nombre d’entreprises pouvant être éligibles aux prêts non-souverains et bénéficier des enveloppes budgétaires disponibles à l’Afd. L’atelier prend fin jeudi à Yaoundé.