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Gabegie financière au Cameroun : le bât doré des PCA, DG et DGA

Paul Biya Louis Paul Motazeeeeee Gabegie financière au Cameroun : le bât doré des PCA, DG et DGA

Tue, 3 Sep 2024 Source: Intégration

Dans son étude intitulée «Combien l’État mobilise-t-il pour la rémunération des dirigeants des entités publiques? Période 2020- 2024», Pr Viviane Ondoua Biwolé considère leur rémunération comme indue et contraire aux exigences de bonne gouvernance et de République exemplaire dont le président de la République est le chantre.

Dans son étude intitulée «Combien l’État mobilise-t-il pour la rémunération des dirigeants des entités publiques? Période 2020- 2024», Pr Viviane Ondoua Biwolé considère leur rémunération comme indue et contraire aux exigences de bonne gouvernance et de République exemplaire dont le président de la République est le chantre. Au Cameroun, il y a deux sortes de gens: ceux qui cachent leurs feuilles de salaire et ceux qui ont honte de la montrer». Si ce qui est dit d’emblée prend son essor sur un thème assez classique de la sociologie des revenus (les gagne-gros et les gagne-petit), il apparaît qu’au milieu des deux catégories, il existe, dans l’opinion publique, un sentiment fort selon lequel la situation est inique. Au sein des entreprises et établissements publics camerounais, elle l’est d’autant plus que présidents de conseils d’administration (PCA), directeurs généraux (DG) et directeurs généraux adjoints (DGA) résistent encore et toujours aux régimes drastiques imposés par la conjoncture. Salaires confortables et innombrables «à-côtés», ces gens bénéficient, à l'heure des sacrifices, d'une situation privilégiée. Le nom des bénéficiaires est un sujet sensible qui revient fréquemment et présente une des spécificités de la situation: l’illégalité qui entoure le bail de nombreux PCA, DG et DGA des entreprises et établissements publics camerounais. Derrière leurs indemnités affichées, se cachent nombre d’avantages et de «compléments» versés à des personnalités dont le gain a largement dépassé le cadre de la loi, et dont le management est loin d’être satisfaisant. Pour le Pr Viviane Ondoua Biwolé dans son étude intitulée «Combien l’État mobilise-t-il pour la rémunération des dirigeants des entités publiques? Période 2020- 2024», «cette rémunération est considérée comme indue et contraire aux exigences de bonne gouvernance et de République exemplaire dont se prévaut l’État camerounais». Et pour le dire à l’aide d’un exemple, l’experte en questions de gouvernance et de management fait savoir que «43 Présidents de Conseil d'Administration (PCA) continuent d'exercer leurs fonctions en violation de la législation en vigueur, les rendant ainsi illégitimes à leurs postes. En dépit de cette irrégularité, ces PCA ont perçu de manière indue une somme conséquente, s'élevant à un total de 634 millions FCFA. Ce montant comprend 325 millions de francs versés au profit des PCA des entreprises publiques, et 309 millions FCFA alloués aux PCA des établissements publics». Par-delà ce constat et en dépit des caractéristiques qui les différencient, certaines parmi ces entreprises publiques affichent des bilans négatifs et statistiquement significatifs (Camair-Co, Alucam, Cicam, CFC, CNIC, Pamol). Et malgré cela, l’État a continué d’enivrer d’argent leurs top managements. «4 593 200 032 FCFA en termes de masse salariale entre 2020 et 2024», évalue le Pr Viviane Ondoua Biwolé. Précisément, elle indique que le PCA de Camair-Co (par exemple) a perçu 31 200 000 FCFA entre 2023 et 2024. Au cours de la même période, le DG a empoché 140 571 440 FCFA! «Il ressort de ce qui précède que les dirigeants d’entreprises en stagnation et régression coûtent plus cher à l’État sans véritablement produire la valeur substantielle attendue; soit un montant global de 16 184 257 120 francs CFA contre 2 284 628 556 FCFA pour les dirigeants dont l’action permet de créer de la valeur», conclut l’experte. Établissements publics Pour donner quelques exemples plus concrets, l’universitaire pointe notamment la Sodecao, l’Irad, le CIRCB, le FNE, le Fodec et le Cename. Entre 2020 et 2024, le PCA et le DG de la première ont respectivement touché 38 999 988 FCFA et 134 014 296 FCFA. Ce n’est pas tout: entre 2023 et 2024, les mêmes personnalités ont respectivement eu droit à 20 800 008 FCFA et 58 228 568 FCFA!

Source: Intégration