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Gicam - Ecam : la fusion s’invite à la justice

Des entrepreneurs de la division et du chaos saisissent le tribunal de grande instance du Wouri

Tue, 27 Jun 2023 Source: Le Messager no 8068

Pour beaucoup, ce sont quatre « frères » qui ont décidé d'en découdre en justice, dans la poursuite d'une bagarre pour « récupérer » le Gicam à leur compte. Les quatre belligérants, que l'on dit très proches d’André Siaka, ont ouvert les hostilités dans la perspective de trier le meilleur avantage de la situation. Mais quelle idée d'entreprendre traîner tout le peuple du Gicam en justice ?

À travers la saisine de la justice, que recherche le quatuor des entrepreneurs de la déchirure et la révolte ? Pourquoi cette tentative suicidaire des quatre de la discorde d'aller en justice alors que l'ensemble des voies de recours en interne du Gicam ne sont pas explorés ? Que vaut une volte-face de quatre membres du Gicam alors que l’organisation patronale en compte 800 ?

Le moins que l'on puisse dire est que dans une telle bravade, il est difficile de cerner l'approche des quatre du désaccord qui ont introduit une plainte visant dorénavant à interdire de poser des actes en exécution du Traité de fusion signé le 5 avril 2023. Si hier certains du quatuor évoluaient à visages masqués, ils sont sortis du maquis, déterminés à aller jusqu 'au bout de la contestation et de la rébellion.

Selon une source proche des plaignants, le recours en justice est la preuve matérielle que les loups sont sortis de la bergerie ; ils rôdent, en attendant des cas d’urgence, révèle un proche d’André Siaka, en ce qui concerne l’identité des plaignants. Au rang de ceux qui ont tombé le masque et sont parmi les contestataires, les noms de quelques personnes qui ne s'en cachent plus reviennent.

La folie des grandeurs

Parmi ceux qui ont pris le chemin de la dissidence, on évoque les noms de : Emmanuel Wafo Foko, le Directeur général de « Mit Chimie », Joël Sikam, Directeur général de Firs Tansact International services (Fisco), Edith Fotso, président Directeur général de la Société camerounaise des savonneries (Scs) et Jean Bernard Djika (Fobs Limited).

Des sources judiciaires affirment qu 'il s'agit en fait de deux procédures en référé qui ont été introduites auprès du tribunal de grande instance de Douala. Les plaignants en saisissant le Tgi du Wouri souhaitent dans leurs prétentions, voir la justice se pencher sur leur plainte, examiner leurs desiderata.

Le temps de la justice

Les requérants de manière sentencieuse espèrent qu 'ils auront gain de cause, que leurs requêtes connaîtront une issue favorable d'ici le 11 juillet 2023, date prévue pour l’Assemblée générale extraordinaire du Gicam; une date au cours de laquelle les adhérents seront appelés à se prononcer sur le pour ou contre la fusion Gicam et Ecam. Il est à noter que le chef de file de la dissidence qui conduit la révolte au sein du petit groupe des « quatre frères » est, comme on peut s’y attendre, Emmanuel Wafo Foko, le Dg de « Mit Chimie ».

Le prétendant fait feu de tout bois, il ne cache plus ses ambitions, de même qu'il ne fait plus mystère de son intention de renverser, succéder au président Célestin Tawamba. Depuis la signature du traité de fusion Ecam/Gicam, Emmanuel Wafo s’est pourtant lancé dans une croisade visant à empêcher l'aboutissement du projet de la fusion Gicam-Ecam. De guerre lasse, même s'il n'avoue pas directement avoir changé de fusil d'épaule, il ressort en filigrane que pour satisfaire une ambition personnelle, Wafo Foko veut empêcher le président actuel du Gicam de réaliser l’union des patronats.

Les soutiens qu'il espère du président André Siaka, ex-président du Gicam sont à questionner. De quels poids pèsent les bras longs et certaines forces mobilisées à la Présidence de la République, au gouvernement, à la préfectorale, et même au Gicam pour aider Emmanuel Wafo à réaliser son rêve et ses nombreuses prétentions ?

Certaines langues affirment que la pieuvre qui a été ainsi créée n'entend pas arrêter sa progression et la longue marche vers le Graal et la présidence du regroupement des patronats. La folle poursuite à multiplier des assauts sur le Gicam reste un challenge. Dans cette démarche, il ressort que des complicités travaillent à infiltrer le Gicam pour le déstabiliser de l’intérieur par le biais du « recrutement » des employés salariés de l’organisation patronale.

Après avoir ameuté les politiques, appelé la préfectorale à la rescousse, harcelé des adhérents avec de pseudos sondages d’opinion, mis en œuvre des méthodes de la barbouzerie, aucune victoire n'est assurée, ni garantie. La saisie de la justice par les belligérants, si elle offre la visibilité à Emmanuel Wafo Foko et compagnie, elle reste stérile, contreproductive. Le Tribunal de grande instance du Wouri ne peut pas lui garantir l'amour des adhérents du Gicam ; moins encore qu'il lui sera difficile de créer la sympathie saisissante, cordiale inspirante pour l'amener au bout d’un succès retentissant et éclatant.

Ce n'est pas par de telles pratiques et stratégies ubuesques, ni par des d’arguments fallacieux que la dissidence et les adeptes de la contestation tous azimuts réussiront à empêcher la fusion Gicam-Ecam largement approuvée par l’ensemble des adhérents des deux organisations patronales. D'autres approches méritent d'être réinventées si la dissidence doit franchir le cap d'ici le 11 juillet prochain.

Source: Le Messager no 8068