La roublardise et les promesses « politiques » du gouvernement camerounais commencent ainsi à exaspérer les citoyens. Jusqu’aujourd’hui les ex employés des sociétés d’Etats pas encore désintéressés de leurs droits continuent à arpenter les couloirs du ministère des finances dans l’espoir d’un traitement définitif de leur situation.
Dans les coulisses, les pourcentages octroyés çà et là à quelques personnels du Minfi ont permis à certains déjà fatigués d’accepter la pitance promise si le dossier aboutissait ? au grand dam des autres. Sans être des cas isolés, l’on observe des grincements de dents des opérateurs économiques qui se butent chaque jour au paiement de leurs prestations qui, pour la plupart, sont renvoyés l’année écoulée à la Société Recouvrement des Créances (SRC) pour une autre procédure plus complexe que la première.
Entamant une nouvelle année sans avoir perçus les montants dus pour les précédentes prestations, le paiement d’impôt, de salaires, de charges locatives et de fonctionnement grossissent les dettes contractées auprès des banques. La faillite n’étant ainsi pas très loin d’être décrétée, certains s’interrogent encore sur l’opportunité d’investir dans un pays qui décourage des initiatives privées. Ainsi va le Cameroun de Paul Biya, Eternel voyageur !
Histoire de facture impayée
Les exemployés de la Sitrafer réunis au sein de la SYNATRAMFER viennent d’adresser plusieurs correspondances avec décharges aux administrations concernées par le paiement définitif de leurs droits.
En date du 18 Janvier 2016, Alamine Ousmane Mey, Ministre des Finances, après avoir été relancé plusieurs fois sur le dossier avait répondu via la correspondance N°00000308 MINFI/CTR/NAR que « j’ai l’honneur de vous faire connaitre qu’au terme de la mission de contrôle et de vérification de l’utilisation de l’avance de FCFA 236 000 000 déjà débloquée au profit des employés de la Sitrafer, qui constituait un préalable au déblocage du solde de FCFA 100 000 000, des dispositions sont en train d’être prises par mes services pour le paiement y afférent, suivant les mêmes modalités. ».
Ainsi le MINFI avait bien précisé que l’argent était déjà disponible et prêt à être payé aux récipiendaires par ses services. Plusieurs mois après, black out. Plus un mot sur le dossier et le jeu des renvois s’y est installé.
A chaque responsable approché pour s’enquérir de la situation, le langage de la responsabilité d’autrui est ainsi avancé pour se débarrasser de la responsabilité. Face à cette situation les travailleurs du rail ayant déjà réussi la prouesse auparavant de paralyser le trafic ferroviaire annonce ainsi un débrayage qui devrait débuter à partir du 21 Mars 2016 dès 06 Heures du matin.
Comme dans les cas jusqu’ici décriés par le peuple à savoir l’irresponsabilité des fonctionnaires sensés servir la Nation, « ils sont prêts à tous les sacrifices pour rentrer dans leurs droits » d’après le porteparole et Président de SYNATRAMFER Melingui Vincent.
Pour mieux comprendre, Melingui Vincent, par correspondance adressée au Ministre du Travail, remercie d’abord le gouvernement du Cameroun pour les efforts consentis pour le déblocage des premiers FCFA 236 000 000 qui ont permis de payer même Jacques Bimaï, Directeur General de Sitrafer.
Mais en s’insurgeant face à la pauvreté et au manque d’emploi dans lequel croupissent ses camarades, sollicite une solution urgente au règlement définitif de cette situation qui pourrait sauver des vies. FCFA 100 000 000 restant à payer représente ainsi les rappels de salaires de plusieurs employés n’étant pas passés à la caisse lors du premier paiement.
Et Camrail ?
La société n’étant en aucun point concerné par cette grève a toujours assuré avoir réglé définitivement ses créances envers Sitrafer avant que les débrayages ne débutent. N’étant ainsi pas concerné par la situation, si la grève est effective, verra tout de même l’impact de cette revendication toucher son exploitation.
Avec les efforts consentis depuis des années pour réduire considérablement les récriminations de la population tant riveraines, usagers que travailleurs, Camrail a toujours été citoyenne dans ses approches. En espérant un règlement définitif de la situation, le compte à rebours est lancé