La semaine dernière, des aviculteurs camerounais ont manifesté devant les services du Premier ministre à Yaoundé, la capitale, et dans la ville de Bafoussam, grand bassin de production de poulets de la région de l’Ouest. Ils réclament la levée de l’interdiction du commerce du poulet, décision prise depuis un peu plus d’un mois, à la suite de la découverte de foyers de grippe aviaire dans le pays.
Devant les services du Premier ministre, ces aviculteurs qui brandissaient des pancartes rappelant à la fois l’importance de la filière avicole dans l’économie camerounaise et les pertes que l’interdiction gouvernementale inflige à la filière ; ont symboliquement dégusté des œufs, en criant : «il n y a plus de grippe aviaire».
Pour rappel, depuis la découverte, fin mai 2016, d’un foyer de grippe aviaire dans la ferme du Complexe avicole de Mvog-Betsi à Yaoundé, la filière avicole nationale a déjà perdu environ 10 milliards de francs Cfa, selon François Djonou, le président de l’Interprofession avicole du Cameroun (Ipavic).
Dès le déclenchement de l’épizootie, qui a finalement touché quatre régions du pays en un mois, les aviculteurs locaux ont craint que le gouvernement en vienne à autoriser les importations de poulets congelés interdites depuis 2005. «Il y a suffisamment de poulets dans le pays. En dehors des foyers de grippe aviaire, le marché local tourne assez bien. Il n’y aura donc aucune importation. Encore que le problème sanitaire est en train de se résoudre positivement», avait finalement rassuré le Dr Taïga, le ministre de l’Elevage.