Première puissance économique de la Cemac et pays siège de la Bvmac, le Cameroun rejoint la Guinée Équatoriale, le Gabon et le Congo qui ont déjà transmis leurs listes.
Après plusieurs années d’attente, l’État camerounais s’est enfin décidé à ouvrir le capital de certaines entreprises publiques à la Bvmac, la Bourse régionale commune aux six pays de la zone Cemac. Dans une correspondance adressée le 08 septembre dernier au DG de l’entreprise du marché, le ministre camerounais des finances transmet la liste de 4 entreprises publiques, choisies par le président de la République pour sacrifier au rituel. Il s’agit de Aéroports du Cameroun(ADC) ; Cameroon Hôtel Corporation(CHC) ; Port Autonome de Douala(PAD), et la Société de développement du Coton(Sodecoton).
Par cet acte, le Cameroun se conforme à l’article 8 de l’Acte additionnel du 19 février 2018 portant unification du marché financier de la Cemac qui oblige les États de la région à « procéder à la cession partielle ou totale en bourse de leurs participations dans le capital d’entreprises publiques, parapubliques, ou issues de partenariat public-privé, notamment dans le cadre de programme de privatisation ».
Aucune indication n’a été révélée sur le calendrier de la cotation en bourse. Mais selon les usages, la Bvmac et la Cosumaf doivent prendre attache avec ces entités pour les accompagner dans le processus qui pour elles est nouveau. Pour permettre à d’autres investisseurs de la Cemac d’entrer dans le capital, l’introduction en bourse est généralement précédée d’un appel public à l’épargne par émission de nouvelles actions. L’émetteur doit alors se faire accompagner par un intermédiaire agrée, et obtenir le visa préalable du régulateur.
Au-delà du simple respect d’une norme communautaire, l’introduction en bourse permet avant tout à une entreprise de lever des fonds pour financer son développement, de gagner en visibilité, d’accélérer sa croissance, de diversifier son actionnariat et de valoriser son profil à l’échelle internationale. C’est donc une opportunité pour ces entreprises qui présentent toutes une bonne santé financière et qui ne devraient pas avoir de mal à capter des financements dans la région. Première puissance économique de la Cemac et pays siège de la Bvmac, le Cameroun montre ainsi l’exemple et rejoint la Guinée Équatoriale, le Gabon et le Congo qui avaient déjà franchi le cap et dont les processus d’introductions sont mieux avancés.
Pour la Bvmac, l’arrivée de ces nouvelles entreprises est forcément une bonne nouvelle. Leur inscription à la côte devrait susciter l’intérêt pour la bourse et doper considérablement la liquidité du marché et la capitalisation boursière.