A la Société nationale des hydrocarbures (SNH), une mauvaise nouvelle peut en cacher une bonne. La première session du conseil d’administration de l’entreprise tenu le mardi 6 juin à Yaoundé a révélé les premiers chiffres de la production et des transferts effectués au bénéfice du Trésor public. Le communiqué final, rendu public à l’issue des travaux présidé par Ferdinand Ngoh Ngoh, indique que la production pétrolière camerounaise est en baisse, à 9,74 millions de barils au 30 avril 2017.
Par rapport à la même période de l’année dernière, la décrue représente 20,8%. Du coup, les quantités vendues par la SNH pour le compte de l’Etat subissent quasiment la même baisse, de 29,5% par rapport à la même période de 2016. Ces volumes sont estimés à 5,7 millions de barils. La SNH voit deux principales raisons à cette situation de recul : la baisse du budget des investissements de production qui est passé de 311,7 millions de dollars à un peu plus de 285 millions de dollars prévus pour l’année 2017. Puis le déclin naturel des champs matures.
Voilà pour la mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle, c’est l’accroissement des fonds transférés par la SNH au Trésor public au titre des recettes pétrolières. « Les ventes effectuées par la SNH ont permis de transférer au Trésor public entre janvier et avril, après déduction des charges de production, la somme cumulée de 108,4 milliards de FCFA », renseigne le communiqué publié par le conseil d’administration. Ces montants sont en hausse de 31,5% par rapport à la même période de 2016, selon les calculs de la Société nationale des hydrocarbures.
Une embellie que l’entreprise explique par un relèvement des cours du brut sur le marché international, consécutif aux accords de réduction de production conclus par les principaux pays exportateurs, le 30 novembre 2016. Dans cette valse de chiffres, il faut tenir compte des 9 milliards de FCFA généré par le pipeline Tchad-Cameroun au titre de droit de transit.
Par ailleurs, la SNH indique par ailleurs que la production gazière du pays est quasi-stable à 4 341 millions de pieds cubes au 30 avril. Soit une légère hausse de 1,29%. Dans le même temps, la SNH a livré à la centrale thermique de Kribi près de 3 000 millions de pieds cubes de gaz naturel. La révélation du communiqué du conseil d’administration est « le bon niveau d’avancement du projet Floating Liquefied Natural Gas (FLNG). »
C’est un projet initié par l’entreprise des hydrocarbures pour l’installation et l’exploitation d’une usine flottante de liquéfaction du gaz naturel au large de Kribi. Selon les informations fournies, l’usine flottante est en réalité un navire dénommé Hilli Episeyo sur lequel ont été entrepris des travaux de reconversion en usine. Ces derniers étaient réalisés, au 30 avril 2017, à environ 97%, selon la SNH.
A titre de rappel, le gaz naturel, pour être transporté en quantités importantes, a besoin d'être liquéfié. Sans l'usine qu'elle construit actuellement, la SNH ne peut efficacement procéder à la vente d'exportation, d'où le projet Floating Liquefied Natural Gas (FLNG). « L’extension du centre de traitement de Bipaga, qui accueillera certaines installations du projet est, quant à elle, réalisée à 91% », informe le conseil d’administration.