Ils représentent environ 5,25 millions d’adultes. C’est l’un des résultats de l’enquête sur l’offre des services financiers au Cameroun qui ont été présentés le 14 juin dernier à Yaoundé.
Une franche importante des Camerounais âgés de plus de 15 ans gèrent donc leur argent en dehors du circuit bancaire. Ils sont plus précisément 37%, soit 5,25 millions qui en sont exclus. Par déduction donc, ce sont 63% de Camerounais qui ont accès aux services financiers. Parmi ceux-ci, 49% sont formellement servis par les banques et les institutions financières non bancaires, 10% par les banques, pendant que 48% utilisent les autres institutions non bancaires et 36% utilisent seulement des mécanismes non formels pour gérer leurs finances.
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Il faut préciser ici que parmi les Camerounais qui ont accès aux services financiers, 29% se sont inscrits comme utilisateurs de la monnaie électronique, ce qui en fait un levier important de l’inclusion financière. Approximativement 24% utilisent des mécanismes de transfert d’argent, principalement à travers la famille et les amis. Ce faible recours par les Camerounais du système bancaire pour la gestion de leurs finances peut se justifier par les difficultés d’accès au crédit, l’un des avantages qu’offre le système bancaire. Selon les résultats de l’enquête sur l’offre des services financiers au Cameroun qui ont été présentés le 14 juin dernier à Yaoundé, environ 3% seulement de Camerounais ont accès au crédit. Presque 11% des adultes utilisent des prestataires des services financiers informels pour accéder au crédit.
Le produit de ces emprunts est destiné pour une large part pour débuter ou agrandir une entreprise ou des activités d’entre- prise, et 19% de Camerounais utilisent le crédit pour financer l’achat des produits agricoles en vue de faire du commerce. Mais dans l’ensemble, c’est beaucoup plus la pauvreté des Camerounais qui les éloigne du circuit bancaire. En effet, 71% de Camerounais connaissent des difficultés financières pour faire face à leurs obligations financières. Une pro- portion de 37% avoue être toujours, la plupart du temps, à court d’argent, à cause des revenus irréguliers et insuffisants. Du fait de cette rareté des ressources financières, les Camerounais épargnent peu. Seulement 19% d’entre eux épargnent dans des institutions financières formelles et tirent partie des instruments productifs d’intérêt, tandis que 29% épargnent auprès d’institutions non formelles et 19% épargnent à la mai- son. Autre indication majeure, c’est la souscription à l’assurance qui n’est presque pas encore entrée dans les habitudes de Camerounais. La preuve, seuls 10% d’entre eux avouent avoir souscrit une assurance. La principale barrière à l’assurance, précise-t-on, étant le manque d’information. 93% de per- sonnes interrogées disent n’avoir jamais entendu parler d’assurance contre les risques agricoles, 91% ne sont pas au courant de l’assurance des dommages matériels et 65% ne sont pas au courant de l’assurance vie.
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S’agissant de l’univers bancaire camerounais en général, comme l’a précisé Louis Paul Motaze, le ministre des Finances, lors de la présentation des résultats de cette enquête réalisée en 2017 par la firme sud-africaine Finmark Trust (FMT), avec l’appui technique de l’Institut national de la Statistique (INS), il compte actuellement 14 banques dont une spécialisée. Il faut noter que la CCA qui vient d’obtenir son agrément n’est pas prise en compte dans ce décompte. On dénombre aussi 07 établissements financiers, 416 établissements de micro- finance et 25 sociétés d’assurance