Inflation et fiscalité : mauvaise nouvelle, l'INS redoute un taux supérieur aux prévisions du gouvernement en 2025

Yaounde Population Foule Habitants Image illustrative

Tue, 25 Feb 2025 Source: www.camerounweb.com

L'Institut national de la statistique (INS) du Cameroun a émis une alerte concernant le taux d'inflation pour l'année 2025, estimant qu'il pourrait dépasser l'objectif de 4% fixé par le gouvernement. Cette prévision préoccupante a été révélée dans un rapport de suivi de l'inflation publié le 21 février dernier.

Dans son analyse, l'INS identifie plusieurs facteurs susceptibles de compromettre les objectifs gouvernementaux de maîtrise de l'inflation. « Pour 2025, la maîtrise de l'inflation restera un enjeu de politique publique central, au regard de l'objectif du gouvernement de ramener le taux à 4% ; objectif qui pourrait être compromis par la persistance des tensions inflationnistes », indique l'organisme.

Parmi les principales causes de cette possible dérive inflationniste, l'institution pointe notamment « les ajustements fiscaux prévus dans la loi de finances de l'État au titre de l'exercice budgétaire 2025 ». Ces mesures, adoptées pour renforcer les recettes fiscales du pays, pourraient avoir un impact significatif sur les prix à la consommation.

Le rapport mentionne également qu'« un éventuel réajustement à la hausse des prix de l'énergie (carburants, énergie électrique et eau) » constitue un autre facteur de risque majeur pour l'inflation en 2025.

Si le gouvernement camerounais affirme actuellement qu'une augmentation des prix de l'électricité, de l'eau et des carburants n'est pas envisagée, l'INS rappelle que la volatilité du marché international du pétrole pourrait contraindre les autorités à revoir leur position.

Cette prudence de l'INS s'explique notamment par les engagements pris par le Cameroun auprès du Fonds monétaire international (FMI) concernant la suppression progressive des subventions aux produits pétroliers à la pompe.

Une conjoncture défavorable sur le marché international pourrait ainsi entraîner une troisième augmentation consécutive des prix des carburants à la pompe en cours d'année. Un tel scénario aurait des répercussions immédiates sur les coûts de transport dans le pays, avec un effet d'entraînement sur les prix dans les marchés.

Face à ces perspectives, le maintien de l'inflation à un niveau acceptable constitue un défi majeur pour les autorités camerounaises. La combinaison d'une politique fiscale plus stricte et d'une potentielle hausse des coûts énergétiques pourrait mettre à mal le pouvoir d'achat des ménages, déjà fragilisé par les crises économiques récentes.

Les experts économiques suivent avec attention l'évolution de ces indicateurs, qui détermineront en grande partie les orientations de la politique monétaire et budgétaire du pays pour les prochains mois.

Source: www.camerounweb.com