Internet s'avère être très cher au Cameroun comparé à d'autres pays

Cameroun 26e Place Classement Afrique Internet Rapide 780x440 Les coûts d'internet plombent la compétitivité des entreprises au Cameroun

Thu, 26 Sep 2024 Source: www.camerounweb.com

Le Cameroun figure parmi les pays africains où le coût de l'internet haut-débit est particulièrement élevé, entravant la compétitivité des entreprises. Selon un rapport publié par le cabinet londonien Cable Co, le Cameroun se classe 36ᵉ en Afrique en 2023 avec un coût moyen de 1,63 dollar par gigabit (GB) d'internet. Cette situation pénalise les entreprises locales, surtout en comparaison avec des pays comme le Rwanda, le Ghana ou encore le Malawi, où l'accès à l'internet est beaucoup plus abordable.

Dans son rapport sur la compétitivité de l'économie camerounaise, le Comité de compétitivité souligne l'impact négatif de ces coûts élevés. « La digitalisation est aujourd’hui un facteur incontournable de compétitivité des entreprises. Pour permettre à un plus grand nombre d’entreprises de s’arrimer à cette tendance, il est indispensable que l’accès à un réseau internet de qualité soit facilité », note l'organisme, rattaché au ministère de l'Économie. En effet, dans un contexte mondial où la numérisation est essentielle à la croissance, le coût élevé de l'internet au Cameroun ralentit l'intégration numérique des entreprises.

Comparativement, le Ghana, avec un coût de 0,40 dollar par GB, offre un accès quatre fois moins coûteux. Le Malawi, pays le plus compétitif dans ce domaine, facture l'internet à 0,38 dollar par GB, tandis qu'au Rwanda, le coût s'élève à 0,55 dollar. Même des économies plus développées comme le Maroc (0,63 dollar), l'Éthiopie (0,68 dollar) ou la Côte d'Ivoire (1,18 dollar) proposent des coûts inférieurs à ceux du Cameroun. Cela place les entreprises camerounaises en position défavorable par rapport à leurs concurrentes régionales.

Les raisons de ces coûts élevés incluent une sous-utilisation des capacités de connectivité du Cameroun. Malgré la connexion à quatre câbles sous-marins à fibre optique (SAT3, WACS, SAIL, NCSCS), seule une faible portion de leur capacité est exploitée. Par exemple, la Société financière internationale (SFI) rapportait en 2022 que seulement 15% du câble SAT3 et 30% du câble WACS étaient utilisés depuis leur lancement. Cette sous-utilisation limite l'offre disponible, augmentant les prix pour les consommateurs tout en freinant l'extension du haut-débit à travers le pays.

De plus, la pénétration du haut-débit, qu'il soit fixe ou mobile, stagne à environ 22% depuis 2016, selon les estimations de la SFI. Ce faible taux contribue à creuser le "fibre gap", désignant les zones non couvertes ou sous-utilisées par la fibre optique. En 2020, ce phénomène affectait encore 14 millions de Camerounais, soit plus de la moitié de la population du pays.

Source: www.camerounweb.com