Interrogé par un internaute sur la difficulté d’accès aux financements par les jeunes innovateurs au cours d’une émission de débat d’Africa 24 consacré à l’économie numérique au Cameroun, Arthur Zang a raconté son expérience personnelle.
D’après l’inventeur du Cardiopad, cette tablette tactile qui permet de faire des examens cardiaques et d’envoyer les résultats à des médecins distants qui prescrivent par la suite une médication, les débuts ont été difficiles. En plus de ses efforts personnels, il a eu le soutien du président de la République, Paul Biya.
« Je n’avais pas assez de moyens quand je démarrais. C’est ma mère qui a fait un premier crédit bancaire de 700 000 francs Cfa qui m’a permis de monter mon premier prototype. Ensuite, j’ai pu atteindre le chef de l’Etat en personne grâce à un article rédigé par Beaugas DJOYUM, un journaliste camerounais, qui a rédigé cet article (Beaugas est le directeur de publication de TIC Mag, ndlr). J’ai un parcours comme celui de tous les Camerounais. Tous les Camerounais peuvent faire ce que j’ai fait », raconte-t-il.
Pour obtenir également des financements et de la visibilité auprès du public et même auprès du chef de l’Etat, le jeune Arthur Zang raconte qu’il a également participé à de nombreux concours internationaux qu’il a remportés, ce qui lui a conféré une crédibilité auprès des banques.
Aussi, Arthur Zang n’est pas resté bras croisé. Pour rassembler un peu d’argent, il a également travaillé à l’Université catholique d’Afrique centrale comme responsable du département informatique.
Aujourd’hui, Arthur Zang est confiant du soutien de l’Etat. « Est-ce que l’Etat est avec moi ? Je dirai oui. Le président de la République a signifié une volonté ferme d’accompagner le projet Cardiopad. Il l’a réaffirmé plusieurs fois. Comme tout le monde le sait, dernièrement, j’ai obtenu le prix spécial du chef de l’Etat d’un montant de 20 millions de francs Cfa qui m’ont permis entre autres d’aller chercher les machines en Chine. Cela a été très important », explique l’inventeur.
Mais seulement, le Cardiopad ne bénéficie pas encore véritablement aux Camerounais, mais aux Gabonais et aux Népalais, principaux clients du Cardiopad. Car au Cameroun, aucune commande n’a encore été faite par les hôpitaux publics sur les 300 Cardiopad assemblés à Yaoundé.
Explications d’Arthur Zang : « Au Cameroun, nous travaillons avec le ministère de la Santé publique pour l’homologation de l’appareil. Etant donné que les hôpitaux dépendent du ministère, le ministère nous a posé certaines conditions, à savoir une homologation nationale et internationale avant de commander. L’on nous a demandé certains documents qu’on a déjà fourni. Tout est entre les mains du ministère pour former une commission d’homologation avant qu’il y ait la commande. Donc, nous restons optimistes que tout va bien se passer. » A chacun de comprendre !