Job listing site, EverJobs opens in Cameroon

Everjobs Cameroon

Thu, 23 Apr 2015 Source: TechMoran (EN) / Le MONDE (FR)

Evoquer la question de l’emploi au Cameroun revient à se confronter à une dure réalité : un taux de chômage qui avoisine les 15 %, en constante augmentation depuis cinq ans, selon les statistiques officielles sans doute sous-évaluées.

Plus alarmante encore est la situation des jeunes dans ce pays. Ils représentent plus de la moitié de la population active, mais 55 % d’entre eux sont au chômage, rappelle le Bureau international du travail (BIT).

Pourtant, l’ensemble des indicateurs macroéconomiques sont au vert. Les perspectives de croissance affichées par les autorités pour cette année 2015 sont de l’ordre de 6 %, et l’économie numérique y connaît un essor florissant avec un tissu de start-up parmi les plus développés d’Afrique centrale.

« Il existe aujourd’hui au Cameroun un excellent ratio entre l’importance de la population [22 millions d’habitants], les entreprises présentes et les offres d’emploi disponibles. Tout l’enjeu consiste à les mettre en relation », explique Didier Ndoheu. Ce jeune homme de 32 ans, ancien diplômé de l’Essec-Douala, la plus importante école de commerce camerounaise, est le codirecteur d’Everjobs Cameroun, une plate-forme de recrutement qui se lance, jeudi 23 février, dans la capitale économique camerounaise. « Rapprocher l’offre de la demande »

Il s’agit d’un site où employeurs et candidats à l’emploi pourront « dialoguer » avec « une dimension de réseau social », ajoute le jeune manager dont le curriculum vitae indique d’importantes responsabilités antérieures au sein de diverses entreprises dans son pays et au Tchad voisin.

Au Cameroun, plusieurs portails de recrutement existent déjà, avec des succès divers. La plate-forme du FNE – l’agence chargée de la promotion de l’emploi au Cameroun – est une référence pour les candidats à l’embauche.

Le site Njorku, quant à lui, lancé en 2011 par quatre jeunes Camerounais installés aux Etats-Unis, revendique 15 000 visites par jour et près de 50 000 offres d’emplois quand Everjobs se lance sur la Toile avec 200 offres de recruteurs et une base de 25 000 candidats. La société, qui emploie une dizaine de personnes, ne dévoile ni son budget de lancement, ni ses objectifs de chiffre d’affaires.

« Notre plate-forme est gratuite pour les candidats et elle est amenée à s’étoffer et à s’étendre à l’ensemble du continent : Côte d’Ivoire en mai 2015, Sénégal et Ouganda notamment. Mais nous visons d’abord la qualité et l’efficacité. L’idée est de contribuer à plus de transparence dans les recrutements et de permettre aux diplômés d’accéder aux offres des grands groupes », précise Eric Lauer, cofondateur et directeur Afrique d’Everjobs, la branche spécialisée dans la recherche d’emplois d’Africa Internet Group (5 000 employés dans 30 pays avec des marques telles que Jumia et Kaymu), qui est elle-même issue de Rocket Internet, un des géants allemands du Web.

« Nous entendons aussi garantir le contact direct avec les recruteurs, en évitant de tomber dans l’écueil d’une simple agrégation d’offres d’emploi. En outre, nous fournirons gratuitement aux candidats des conseils de carrière », ajoute Eric Lauer, pour souligner la spécificité d’Everjobs par rapport aux plates-formes existantes. Une formule allant de 50 000 francs CFA à 300 000 francs CFA (entre 76 et 500 euros) est proposée aux entreprises qui souhaiteront recruter des talents sur Everjobs. « Réduire les discriminations à l’embauche »

Or le problème de l’emploi au Cameroun n’est pas seulement lié à un déficit d’offres, même si le bâtiment, la banque, les mines et le pétrole embauchent.

Selon les responsables du Fonds national de l’emploi (FNE), le recrutement lui-même est un véritable parcours du combattant. « Comment se fait-il que depuis les indépendances, nous avons d’un côté des jeunes surdiplômés et de l’autre un marché de l’emploi très faible, alors que le tissu industriel n’est pas négligeable ? Il y a bien un problème quelque part ! », s’interroge Camille Moute à Bidias, chef traditionnel et « Monsieur emploi » du Cameroun depuis bientôt vingt-cinq ans.

Pour les promoteurs d’Everjobs, ce problème a un nom : la perte de temps et d’argent dans les processus de recrutement, ainsi que les pressions exercées sur les recruteurs par des recommandations abusives. « Conséquence, affirme Didier Ndoheu, codirecteur d’Everjobs Cameroun, les meilleurs n’ont pas toujours la chance d’être recrutés. Nous nous lançons aussi avec l’objectif de réduire les discriminations à l’embauche. »

Source: TechMoran (EN) / Le MONDE (FR)