L’ADC décroche son premier prêt non souverain

Douala Int Airport Aéroport international de Douala

Sat, 27 Feb 2016 Source: investiraucameroun.com

46 millions d’euros, soit environ 30 milliards de francs CFA. C’est le montant de la convention de financement signée le 19 février 2016 à Yaoundé, la capitale camerounaise, entre l’AFD et les Aéroports du Cameroun (ADC), entreprise publique qui gère les plateformes aéroportuaires du pays. Ces fonds serviront à la réhabilitation des chaussées aéroportuaires de l’aéroport international de Douala, a-t-on appris.

Mais surtout, ce financement est le tout premier prêt non souverain signé par une entreprise publique camerounaise. En clair, contrairement à ce qui s’est toujours fait jusqu’ici, ce crédit octroyé aux ADC n’est pas garanti par l’État du Cameroun. Ce qui, dans une certaine mesure, témoigne de la solvabilité de l’entreprise bénéficiaire.

Ce premier prêt non souverain de l’AFD à une entreprise publique camerounaise est visiblement une retombée de l’atelier organisé à Yaoundé le 16 juin 2015, au cours duquel sept sociétés contrôlées par l’État du Cameroun, dont les ADC, avaient été édifiées sur les mécanismes d’accès aux financements non souverains de l’AFD.

«Dans un monde globalisé où la concurrence est rude, il n’est plus possible pour nous de nous cantonner à des sources de financements traditionnelles», avait déclaré le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, pour justifier la tenue de cette session de formation.

Mais à la vérité, les subventions et les garanties accordées par l’État camerounais à ses sociétés sont de plus en plus jugées inefficaces par les experts, qui y voient une sorte de rente qui ôte aux sociétés publiques toute ambition ou obligation de compétitivité. Dans un rapport sur l’économie camerounaise, le FMI, qui soulignait au passage les «piètres résultats» enregistrés par ces entreprises, malgré les subventions de l’État, avait recommandé au gouvernement d’assortir lesdites subventions et autres garanties de cahiers de charges de plus en plus rigoureux.

En 2014, c’est le régulateur du marché financier camerounais, la CMF, qui, dans une note au gouvernement, l’invitait à ne plus venir mobiliser les fonds pour le compte de ses entreprises sur le Douala Stock Exchange (Dsx), mais de les encourager à venir sur ce marché financier par eux-mêmes, afin de lever des fonds leur permettant de réaliser leurs projets.

Source: investiraucameroun.com