L’entreprise chinoise Zhongxing Telecommunication Equipment (ZTE) est accusée par le gouvernement camerounais de surfacturation dans le cadre d’un projet de construction des bâtiments à Yaoundé et Douala devant abriter les centres des données du réseau national de télécommunications d’urgence.
Tout a commencé le 21 décembre 2015, lorsque Louis Paul Motaze, ministre de l’Economie (Minepat), signe une convention de don d’une valeur de 7,3 milliards de FCFA relatif au projet susmentionné. Le don est rétrocédé à l’administration de tutelle, le ministère des Postes et télécommunications (Minpostel). Entre temps, le Minepat va solliciter l’avis technique du ministère des Travaux publics (Mintp), concernés par l’aspect « construction des bâtiments » le 21 juin 2016.
Le 17 août, Emmanuel Nganou Djoumessi, le patron du Mintp répond à son homologue en lui indiquant que le seul centre de Yaoundé initialement évalué par l’entreprise chinoise ZTE à un montant hors taxes de 4,378 milliards de FCFA coûte en réalité 2,545 milliards de FCFA dont 1,197 milliard de FCFA pour le lot génie civil et 1,348 milliard les lots technologiques. Il suggère « d’opérer des redressements éventuels sur le plan financier lors de la prise en compte des prestations effectivement réalisées ».
Dans la même veine, le ministre des Postes et télécommunications (Minpostel), Minette Libom Li Likeng, bénéficiaire du don chinois écrit le 21 septembre 2016 au secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, qui pilote le projet.
Elle relève que les offres de ZTE ne sont pas conformes aux prescriptions de la présidence de la République contenues dans le dossier de consultation. « Faisant suite à l’avis technique que le Minepat a sollicité du Mintp, pour la construction de ces deux centres de données, il en ressort une surfacturation de 1,832 milliard », écrit le ministre des Postes.
Pour sa part, Martin Mbarga Nguele, le délégué générale de la Sûreté nationale (Dgsn) a notifié ses réserves au Minpostel le 6 octobre 2015 concernant l’intégration de la composante e-police dans le projet, pour les motifs que cette composante relevait de son domaine d’activité et que les négociations étaient en cours avec Huawei pour la surveillance du territoire national, depuis le 7 août 2014. « Dans le souci d’éviter des dépenses supplémentaires à l’Etat, il y aurait lieu de recadrer ce projet tel qu’indiqué dans le rapport du comité ad hoc mis en place à ce sujet », écrit le Dgsn.
InvestirAuCameroun a contacté l’entreprise ZTE basée à Yaoundé pour s’exprimer sur ces accusations de surfacturation mais l’entreprises chinoise a préféré garder le silence.