Selon le quotidien Mutations édition du 20 juin 2016, l’institution bancaire va mal. En effet, l’État du Cameroun a perdu, en 10 ans, plus de 15 milliards de FCFA à la BICEC (Banque Internationale du Cameroun pour l’Épargne et le Crédit). Le journal affirme par ailleurs qu’en «début juin dernier, la session de son Conseil d’administration n’a eu qu’à entériner ce que beaucoup, dans les milieux financiers - notamment la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale - savaient déjà: un vaste réseau, impliquant de hauts responsables de l’établissement et mis en place depuis 2004 a laissé un trou financier de plus de 50 milliards FCFA».
C’est selon le tabloïd, sans nul doute, le plus gros scandale de détournements enregistré par l’État camerounais. Pour expliquer cette situation à la BICEC, un spécialiste proche du dossier mentionne trois raisons. La première est «un mécanisme bien huilé de fausses factures». Deuxièmement il parle d’«une incompréhensible et chronique cécité du contrôle financier de la filiale depuis 2000 du groupe français Banque populaire». Troisièmement, il évoque «l’étonnante désinvolture du Conseil d’administration».
Le journal rapporte que trois personnages de l’institution bancaire sont pointés du doigt dans ce scandale. Il s’agit d’Innocent Ondoa Nkou, le Directeur Général adjoint, qui a quitté le navire «dans un contexte de sauve-qui-peut». Samuel Ngando Mbongue, le Directeur de la comptabilité et de la trésorerie, et Martin Nyamsi, le promoteur du prestataire Interface.
Il faut noter que l’Etat du Cameroun est actionnaire de la BICEC à hauteur de 17,5%. Il accuse des pertes de l’ordre de 15 milliards de FCFA au bas mot en termes d’impôts sur les sociétés, d’impôts sur les bénéfices nets ou encore de dividendes.