Yaoundé est le théâtre d’une rencontre exceptionnelle à l’occasion de la Semaine Internationale de la Photographie et des Arts Graphiques qui se déroule du 19 au 22 août 2024.
Yaoundé est le théâtre d’une rencontre exceptionnelle à l’occasion de la Semaine Internationale de la Photographie et des Arts Graphiques qui se déroule du 19 au 22 août 2024. Ce mercredi 21 août, la conférence sur le thème « L’art graphique à l’ère de l’intelligence artificielle : Enjeux et perspectives » a captivé l’audience, réunissant un panel d’experts renommés : Brice MONGOUE, professionnel de l’image, Boris KOUEKAM, CEO de CAMIGRA, Emmanuel ZEBAZE, infographe et designer, BIKEI Georges, et Caleb FEUWO. L’impact de l’IA dans les arts graphiques Les débats ont principalement porté sur les transformations profondes induites par l’IA dans le domaine de l’art graphique, où elle s’affirme non seulement comme un outil créatif, mais aussi comme un acteur disruptif de la chaîne de production. Les intervenants ont souligné les nouvelles opportunités offertes aux artistes, tout en mettant en garde contre les défis éthiques et économiques liés à l’automatisation des processus créatifs. Boris Kouekam, figure clé de cette discussion, a particulièrement insisté sur l’urgence pour l’Afrique, et plus spécifiquement pour le Cameroun, de s’approprier ces technologies tout en préservant ses valeurs culturelles. Il a appelé à la création d’une intelligence artificielle ancrée dans les réalités africaines, capable de constituer une base de données riche et pertinente dans des domaines aussi variés que la gastronomie, les traditions, ou les arts. Une IA nationale Prenant l’exemple du plat traditionnel des Etón, l’Okok, Kouekam a illustré son propos en expliquant que si le Cameroun développait une IA nationale, celle-ci pourrait répondre de manière précise et exhaustive aux recherches sur les spécialités culinaires camerounaises. Une telle approche, selon lui, faciliterait non seulement la transmission des savoirs, mais renforcerait également l’identité culturelle dans un monde de plus en plus dominé par des algorithmes étrangers. Cette troisième journée de la Semaine Internationale de la Photographie et des Arts Graphiques a ainsi offert une réflexion approfondie sur les possibilités et les responsabilités qui incombent aux artistes et aux techniciens dans ce nouvel écosystème digital. Les participants sont ressortis enrichis, conscients de la nécessité d’adopter l’IA tout en la façonnant à l’image des valeurs et des aspirations du continent africain.