L’Institut National de la Statistique a publié sa quatrième édition de l’Enquête Camerounaise auprès des ménages (ECAM 4) réalisée en fin 2014. Un module sur la corruption a été introduit dans le questionnaire. Selon les résultats d’ECAM, la corruption est décriée par 44% de la population et plus de la moitié de celle du milieu urbain. Dans l’ensemble, 91% de la population déclare que les agents de la police/gendarmerie ou de l’administration fiscale sont impliqués dans la pratique de la corruption.
Pour Le quotidien de L’Économie paru le 23 janvier 2017, il convient de relever, pour le relativiser, que ce niveau de perception de la corruption est en décalage avec les faits vécus. Au cours des douze mois précédant l’enquête, peut-on lire, 17% d'adultes en contact avec l’administration (soit près d’un usager sur cinq) ont été effectivement victimes d’actes de corruption de la part de fonctionnaires indélicats.
Le niveau de corruption basé sur l’expérience personnelle (faits vécus) se situe à 14,3% pour les personnes ayant été en contact avec le fisc. 60% de la population adulte déclare être au courant de l’existence d’un organisme de lutte contre la corruption et 62% se disent informée des efforts des autorités publiques en la matière.
Cependant, 69% expriment un jugement défavorable quant à l’efficacité des actions gouvernementales anticorruption. Le rapport note également que les ministres se retrouvent classés dans ce premier groupe des institutions dénoncées comme les plus corrompues, note le rapport.
Ensuite, ce sont les Députés, fonctionnaires, Sénateurs et autorités communales, et les chefs traditionnels, qui sont déclarés par 70% de la population comme complètement plongés dans la corruption.
L’étude l’INS révèle que même si une majorité de la population (60% de l’ensemble et 72% en milieu urbain) connaît l’existence d’un organisme de lutte contre la corruption, le fait que 40% n’en aient jamais entendu parler, en particulier en milieu rural, soulève quelques interrogations. Notamment concernant le rôle de la commission Nationale anti-Corruption (CONAC).