Le secteur de l’industrie au Cameroun est celui où le taux de croissance est le plus faible. De 2000 à 2011, il a oscillé entre -2 et 2%. Ces données ont été communiquées le mercredi 11 novembre dernier lors d’un dîner-débat du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), le troisième de cette année 2015, par Emmanuel Wafo, industriel.
Lors de son exposé, le chef d’entreprise a également relevé que la contribution de l’industrie au Pib national a régressé de 2000 à 2011, passant de 19,26% à 13, 38%. Pas très rassurant ce tableau, surtout que, comme l’a dit l’orateur, il « existe une corrélation statistique entre le degré d’industrialisation et le revenu par habitant dans les pays en développement. Il convient donc de changer la donne au Cameroun.
Mais d’abord d’autres constats. Le secteur est non compétitif à l’intérieur : 41% des produits manufacturés présents sur le marché local sont importés (d’Europe, d’Asie, d’Afrique du nord). Le secteur est également non compétitif à l’extérieur. Le taux de produits manufacturés exportés atteint à peine 5%, et il s’agit pour l’essentiel de réexportations. En outre, nos industriels font face à des contraintes comme les insuffisances internes des unités de production et la faible structuration sectorielle.
Heureusement, il y a une « lueur d’espoir », estime Edouard Ebah Abada, le secrétaire général du ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique. Notamment à travers la loi de 2013 sur les incitations à l’investissement privé. Le Sg aura néanmoins énuméré avant cela de nombreuses entreprises industrielles ayant fermé les portes par le passé. Il faut donc s’assurer que le tissu actuel ne se délite pas davantage.
Pour le secteur privé, non seulement l’Etat doit poursuivre les réformes pour l’amélioration du climat des affaires, mais il doit aussi, en tant que consommateur, s’astreindre à « acheter national ». L’Etat doit aussi apurer plus rapidement la dette intérieure… Les entreprises, de leur côté, doivent améliorer leurs procédures de gestion, s’astreindre à la formation continue, mutualiser leurs moyens, etc.