Apurement des restes à payer, relance de certains travaux dans des chantiers à l’arrêt pour défaut de liquidités et accélération de la croissance, sont entre autres défis à relever par cette enveloppe mobilisée sur le marché financier international le 22 juillet dernier.
Une semaine après avoir mobilisé avec succès la somme de 335 milliards de Fcfa sur le marché financier international, l’on peut désormais savoir à quoi serviront les ressources ainsi levées. Dans le communiqué signé le 31 juillet 2024 par le ministre camerounais des Finances, Louis Paul Motaze, l’on apprend que les fonds mobilisés auprès des investisseurs internationaux à des taux favorables, permettront de poursuivre l’apurement de la dette intérieure, afin de stimuler l’activité des PME, consolider la croissance de l’économie et renforcer la confiance du secteur privé vis-à-vis de l’Etat.
S’agissant du règlement de la dette intérieure, elle concerne principalement l’apurement d’une partie des restes à payer dont le montant total, selon la loi de finances rectificative de juin 2024, s’élève à 537 milliards de Fcfa. Au-delà, il sera également question d’injecter cet argent dans la relance de certains grands chantiers dont les travaux sont à l’arrêt depuis des mois pour défaut de liquidités. Le ministre des Finances précise que l’allocation de ces ressources impactera la croissance qui s’en trouvera relancée grâce au regain d’activités des PME dans le pays.
Cette émission obligataire internationale qui a été clôturée du 29 au 31 juillet 2024 à Londres, s’est faite, assure Louis Paul Motaze, dans un contexte de volatilité des conditions de marchés. Aussi la communauté des investisseurs, convaincue de la crédibilité et la qualité de la signature du Cameroun, s’est-elle laissée séduire par les indicateurs macroéconomiques présentés par le pays durant l’opération.
Celle-ci a permis au ministre des Finances d’échanger avec les investisseurs et les agences de notation afin de les rassurer sur les perspectives économiques et l’attractivité du Cameroun. L’on se souvient que le pays avait été sanctionné par les agences de notation, notamment Moody’s, après un retard de paiement. En mars dernier, Standard & Poor's a rehaussé la note du pays d'un cran à B-, invoquant des améliorations en matière de gestion budgétaire.
Cette émission obligataire internationale, co-arrangée par la banque américaine Citigroup avec Cygnum Capital Middle East, permet au Cameroun d’être le cinquième pays d'Afrique subsaharienne à réussir une émission obligataire internationale en 2024 après la Côte d'Ivoire, le Sénégal, le Bénin et le Kenya.
ECO MATIN