La valeur de l'emprunt souverain effectué par la république du Cameroun (REPCAM) en novembre 2015, a progressé de 37,8% depuis son plus bas niveau (81,8% de sa valeur d'émission) atteint le 20 janvier 2016.
Cette progression indique, que le produit financier camerounais a retenu l'attention des investisseurs sur la période, avec un pic de 112% atteint par sa valeur d'émission le 8 septembre 2016.
En matière d'obligations, lorsque la demande des investisseurs est forte, la valeur de l’émission dépasse les 100%. A l'inverse, lorsque les investisseurs se retirent, la courbe des prix de l'obligation descend en dessous des 100%. En Afrique subsaharienne, le Cameroun fait partie, avec la Zambie, le Mozambique ou encore le Sénégal, des pays dont les obligations souveraines attirent les investisseurs actuellement.
Un regain d'intérêt qui peut s'expliquer par le fait que certains gestionnaires de fonds continue d'utiliser des obligations émises par quelques pays émergents présentant une relative stabilité économique, comme des valeurs refuges, face à l'incertitude qui caractérise les marchés américains et asiatiques, la persistance des taux nuls voire négatifs en Europe et les conséquences encore incertaines du choix des Britanniques de sortir de l'Union Européenne.
Dans ces conditions, le rendement de l'obligation souveraine camerounaise (au coupon record de 9,5% pour une maturité de 10 ans), est désormais fixé à 8% contre son niveau record de 12,8% atteint en janvier 2016. Toutefois, cela ne suffit pas à conclure que le Cameroun pourrait lever des fonds sur le marché international à des conditions plus favorables. Le rendement moyen de cette obligation demeure à 10% soit 0,5 point de base sur le taux d’émission.
Le Cameroun est arrivé pour la première fois sur le marché international des emprunts obligataires, pour financer le volet agricole de son plan d'urgence triennal et refinancer la dette de la Société nationale de raffinage. Les investisseurs souhaitaient plus que les 1,2 milliard $ sollicités, pour offrir un taux abordable. Mais les autorités camerounais se sont finalement résolues à n'accepter que 750 millions $. Par ailleurs, le gouvernement n'a toujours pas expliqué publiquement comment ont été utilisé les fonds mobilisés au final.