Hier, l’atelier d’information des parlementaires organisé par le réseau Globe International Cameroun et présidé l’honorable Martin Oyono a mis en exergue les sérieux problèmes que rencontre le pays.
Le gouvernement camerounais parvient-il à améliorer la gouvernance et la transparence dans la gestion des revenus issus du secteur extractif ? Un atelier d’information des parlementaires sur la restitution des résultats de l’étude portant sur les exonérations fiscales dans le secteur extractif au Cameroun organisée par la section camerounaise de la Coalition « Publiez ce que vous payez » (Pcqvp) démontre que le pays a encore des efforts à faire en la matiere.
Dans son propos liminaire, Martin Oyono, député Rdpc et par ailleurs président du Réseau Globe International Cameroun a affirmé que la contribution de l’immense potentiel des industries extractives à la réduction de la pauvreté et au développement socio-économique et durable reste très faible. Bien que riche en ressources extractives, Martin Oyono a déclaré qu’ « un site BBCI finance, relaie l’information publié par l’organisation Credec selon laquelle, le Cameroun a perçu seulement 4 milliards 131 millions 231 mille entre 2009 et 2014 ».
6000 milliards d’exonération pour Cam Iron
Fait plus grave, « à la seule entreprise Cam Iron, le Cameroun en a offert et sous forme d’exonération fiscale, 6000 milliards de F.Cfa en 25 ans d’exploitation de fer à Mballam. Cette information a été révélée au mois de juillet dernier, lors de la conférence sur la fiscalité des industries extractives », a- t-il affirmé.
D’après ce député, cette conférence s’est appuyée sur une étude menée par le centre régional africain pour le développement endogène et communautaire (Credec), membre de la coalition camerounaise « Publiez ce que vous payez ». Selon les organisateurs, les effets positifs des industries extractives tardent encore à prendre corps en raison du non assujettissement à la patente, au paiement des centimes additionnels communaux, etc.
Plus important, pense-t-il, « au-delà d’exonération fiscale, le secteur minier fait face à de sérieux problèmes de corruption, et de dissimulation des capitaux ». A ses yeux, le Cameroun doit tout simplement réviser ses cadres juridiques et de gouvernance. Un séminaire qui vient renforcer le travail en amont quant à la révision du code minier.
Selon Bernard Dongmo, le point focal de « Publiez ce que vous payez », l’une des questions centrales au sujet de la contribution du secteur extractif au développement du pays est celle de la mobilisation des revenus issus de ce secteur.
Pour lui, dans un contexte marqué par l’insuffisance des capitaux propres pour l’exploitation de ses ressources naturelles, le Cameroun a opté pour le recours aux investisseurs étrangers. L’étude dont la Coalition « Publiez ce que vous gagnez » veut présenter les conclusions aux membres du Parlement camerounais est un plaidoyer de la société civile visant à améliorer la politique actuelle d’exonérations fiscales dans le secteur extractif au Cameroun.