L’activité des « déchargeurs » nourrit son homme

Les jeunes s’adonnent de plus en plus à cette activité évitant ainsi de sombrer dans l’oisiveté

Tue, 22 Aug 2023 Source: Le Messager n°8104

12h tapantes au marché Mokolo. Des camions chargés de marchandises et de vivres se stationnent. Ces camions qui viennent pour la plupart de la partie septentrionale du pays, de l’Ouest transportent du maïs, des arachides, du mil, des haricots, des bananes, des plantains, des pommes de terre, de l’huile rouge, des choux, des légumes et autres vivres frais. Une fois ces camions se garent, ils sont nombreux à se bousculer pour décharger les sacs.

« Ici nous sommes plus nombreux à cause des vacances qui est une période pendant laquelle les jeunes se lancent dans cette activité. Nous rangeons les marchandises déchargées dans des magasins ou nous les acheminons directement vers les lieux de vente », explique Thomas, déchargeur au marché Mokolo. Pendant le déchargement, certains grossistes font preuve de vigilance, pour éviter de se faire dérober leurs marchandises.

« Nous connaissons tous les grossistes, et chaque conducteur de camion a son équipe, qui sait où mettre les sacs et où les ranger. Avec l’arrivée des nouveaux vacanciers, il devient difficile de contrôler leurs gestes », renchérit un grossiste. A la question de savoir s’il n’y a pas de perte de sacs et de détournement, un autre répond. « Comme dans tous les domaines, il y’ a des pertes. Mais nous veillons à ce que tout se passe dans l’ordre et que tout le monde retrouve ses sacs », ajoute-t-il.

Expansion

En cette période de vacance, l’activité est florissante pour les jeunes qui se font beaucoup d’argent pour venir en aide à leurs parents concernant l’achat des fournitures scolaires. « En cette période, le travail est plus intense car les camions de marchandises arrivent continuellement », confie Yerima, un déchargeur. Cependant, les risques liés à cette activité sont multiples.

« Porter les sacs nécessite beaucoup d’énergie. Les premiers jours, on a envie d’abandonner, à cause du poids des sacs. Parfois en soirée, j’ai très mal au dos. D’autres tombent malades et ne reviennent plus. Puisque la concurrence est rude, chacun se bat pour décharger le plus de sacs et augmenter ses gains journaliers », explique Pascal, déchargeur. Malgré ces difficultés, certains déchargeurs réussissent à joindre les deux bouts.

« Nous sommes payés 300 à 400 Fcfa le sac, en fonction de l’emplacement du magasin. Nous bénéficions de quelques aliments que nous donnent les camionneurs et des plats de nourritures après le déchargement. Avec l’arrivée des nouveaux déchargeurs, la paie varie entre 300 Fcfa et 200. Du coup, offrir un plat à tous les déchargeurs n’est plus évident », déplore Théodore.

Source: Le Messager n°8104