Greenpeace, ONG internationale spécialisée dans la protection de l’environnement, révèle dans un article publié sur son site le 23 août 2016 qu’elle a écrit au Comité du patrimoine mondial de l'Unesco pour exprimer son inquiétude au sujet du manque d'attention accordé à la menace créée par la plantation de la société Sud-Cameroun Hévéa (Sudcam) dans la réserve faunique du Dja, inscrite comme un site du patrimoine mondial de l’Unesco en 1987.
Une récente analyse par Greenpeace des images satellites montre que, depuis 2011, cette société (une joint-venture formée par le groupe singapourien GMG Global Ltd, une filiale de la société d’État chinoise, Sinochem International (80% des actions) et la Société de productions de palmeraies et d'hévéa (20% des actions)), a détruit 5930 hectares de forêt, 42% de cette déforestation ayant eu lieu depuis un an et demi.
Le 14 juillet 2016, regrette Greenpeace, le comité en charge du patrimoine mondial de l'Unesco a été invité à voter un projet de décision visant à inscrire le Dja sur la liste du patrimoine mondial, en péril malheureusement, seule la Finlande a voté en faveur de cette proposition, tandis que toutes les autres délégations s’y sont opposées.
L’ONG demande à cet effet au gouvernement camerounais de suspendre les contrats de Sudcam jusqu'à ce que les conditions et les modalités d'attribution et de mise en œuvre soient établies, ainsi que le zonage et l'aménagement participatif du territoire ainsi qu’une procédure transparente et fiable pour assurer un consentement libre, informé et préalable des communautés locales.
« L’opacité et la légalité douteuse du projet Sudcam, de loin le projet agricole dans le Bassin du Congo qui est à l’origine de la pire déforestation récente, ont été encouragées par l’indifférence quasi-totale des bailleurs de fonds, des médias et des ONG. Cependant, cela n’a apparemment pas empêché le Centre international en recherche agronomique pour le développement (Cirad), un institut français public, de fournir des conseils techniques à la plantation, dans le cadre de ce que GMG appelle une « collaboration à long terme », dénonce Greenpeace.