Les contours du chantier dévoilés récemment à Yaoundé, lors des travaux du Comité national de pilotage des programmes routiers intégrateurs.
La route Mora-Dabanga-Kousseri, 205 kilomètres, est une section stratégique du corridor Douala-N'djamena. C'est pourquoi, malgré la conjoncture actuelle, marquée par la crise économique et les assauts terroristes de Boko Haram dans la région, le gouvernement du Cameroun a décidé de la reprise des travaux de réhabilitation de cet important axe routier.
Et ce, dès le premier trimestre de l'année 2017. Selon le ministre des Travaux publics (MINTP), « cette réhabilitation est sous-tendue par la volonté du chef de l'Etat d'apporter des solutions concrètes aux problèmes de développement de la région de l'Extrême-Nord ».
Emmanuel Nganou Djoumessi avoue que « cette route va se construire dans un contexte de résilience, à travers un dispositif basé sur la Régie axée sur les résultats (RAR). Une nouvelle méthode de travail qui a d'ores-et-déjà reçu l'approbation de la Banque mondiale, bailleur de fonds ». La RAR suppose que c'est l'administration elle-même qui va conduire les travaux, à travers le génie militaire. Et le MINTP va en assurer la maîtrise d'ouvrage. Toutes ces informations ont été communiquées le 27 décembre dernier d à Yaoundé, lors des travaux de la quatrième session du Comité national de pilotage des programmes routiers intégrateurs, du projet de facilitation des transports et de transit en zone CEMAC et du projet de transport multimodal au Cameroun. La plupart des interventions étaient justement axées sur la présentation de la nouvelle configuration de la reprise des travaux de réhabilitation de la route Mora-Dabanga-Kousseri. L'on retient que le projet est reconfiguré en trois sections : le bitumage de 132,5 kilomètres de route sur les sections Mora-Waza (62 km), Dabanga-Kousséri (70,5 km) et l'entretien périodique de la section Waza-Kousséri sur une longueur de 72,5 kilomètres.
Ensuite, la réalisation des équipements sociaux le long de la zone d'intervention du projet, dont des forages, des salles de classe et la fourniture tables-bancs aux élèves, entre autres. Enfin, la construction de deux stations de pesage sur les sections Mora-Waza et Dabanga-Maltam-Kousseri. Pour assurer l'efficacité des travaux, certains mécanismes ont été mis en place par le MINTP et approuvés par la Banque mondiale. Notamment l'information et la sensibilisation des riverains, le respect du droit humanitaire et la clôture du premier contrat attribué à une entreprise chinoise, entre autres. Occasion de rappeler que les travaux de réhabilitation de la route Mora-Dabanga-Kousseri ont été interrompus en 2014 du fait des exactions de la secte Boko Haram dans le septentrion.