La BEAC redoute une crise banquaire

Siège De La BEAC Au Cameroun Les créances dues par les pays de la sous-région devraient ainsi s’élever à 2235,27 milliards

Thu, 1 Jun 2017 Source: cameroon-info.net

Chaque jour, la crise économique guette un peu plus la zone CEMAC. Intégration en kiosque le 29 mai 2017, rapporte qu’à la crise budgétaire, vient de s’ajouter la crise monétaire. C’est ce qui explique la tenue de plusieurs sessions du Comité de Politique Monétaire (CPM) de la BEAC en quelques semaines.

« En l’espace de deux mois, la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) a tenu deux sessions CPM. C’est l’instance qui définit la stratégie, les objectifs et les instruments en matière de politique monétaire et de gestion des réserves de change. La première, ordinaire, s’est réunie le 22 mars et la seconde, extraordinaire, le 22 mai dernier. Le fait est rare pour être souligné et illustre la gravité de la crise économique que traverse la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) depuis mi-2014 », mentionne notre confrère.

En effet, lit-on, « lors de sa session extraordinaire du 22 mai, le CPM a, décidé d’activer le ‘‘dispositif d’apport de liquidités en urgence’’ au sein de la CEMAC. Selon la BEAC, précise l’hebdomadaire, « l’apport de liquidité en urgence consiste à fournir, de façon discrétionnaire et exceptionnelle, de la liquidité à une institution financière solvable, mais souffrant de tensions de liquidité sérieuses pouvant entrainer un risque financier majeur pour toute la sous-région ».

Selon le CPM de la BEAC, « la mise en place de ce dispositif dans la zone CEMAC est principalement motivée par le contexte régional marqué par la vulnérabilité de la situation de trésorerie de plusieurs banques, en liaison notamment avec les difficultés financières des Etats ».

Pour comprendre la situation, Intégration indique que « selon les chiffres officiels, au 31 décembre 2016, les Etats étaient débiteurs aux banques de la rondelette somme de 2197,9 milliards de FCFA. Un an plutôt, les pays de la CEMAC étaient pourtant créditeurs auprès des mêmes banques et disposaient d’une épargne de 349 milliards avant que la situation ne se dégrade. Elle devrait se détériorer un peu plus en 2017…Les créances dues par les pays de la sous-région devraient ainsi s’élever à 2235,27 milliards de FCFA cette année ».

Le gouverneur de la BEAC, Abbas Mahamat Tolli, explique que «pour précisément éviter d’euthanasier nos banques, il faut avoir des instruments de politique monétaire qui permettent de les accompagner dans des situations difficiles et de maintenir la quiétude, d’éviter toute panique et toute ruer sur les guichets ».

Source: cameroon-info.net